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Réfugiés

Au Bélarus, la crise migratoire s’enlise et s’éternise

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Crise migratoire à la frontière entre le Bélarus et la Polognedossier
Les tentatives de passage de la frontière ralentissent et l’Europe poursuit son bras de fer concernant le droit d’asile. Pendant ce temps-là, des milliers de réfugiés s’entassent dans un camp improvisé où les conditions de vie sont extrêmement difficiles.
Ce jeudi, dans un entrepôt de la ville de Bruzgi au Bélarus où des migrants ont trouvé refuge. (Oksana Manchuk/AP)
publié le 1er décembre 2021 à 19h16

Si les barbelés qui se dessinent en contre-jour n’étaient pas aussi nombreux et aussi coupants, on pourrait croire à des images de free party. Chaque nuit, ou presque, des soldats bélarusses allument lasers et stroboscopes à quelques mètres de la frontière polonaise pour faire diversion et pousser des groupes de migrants vers l’Union européenne. En lieu et place des basses, la bande-son est composée de cris et d’insultes en rafales.

Aux confins du Bélarus et de la Pologne, la crise migratoire dure. Le camp improvisé où s’étaient installés plusieurs milliers de personnes près du poste-frontière de Kuznica a été dispersé à la mi-novembre, mais les tentatives de passage continuent. Tous les jours, les gardes-frontières polonais repoussent et renvoient une centaine de personnes vers le Bélarus. Depuis l’été, plus de 40 000 refoulements ont été opérés, dont encore 102 mardi. La pratique est contraire au droit international mais la Pologne a légiféré en urgence pour la légaliser, comme sa voisine la Lituanie.

Un entrepôt transformé en camp

Selon les estimations polonaises, environ 10 000 personnes seraient encore coincées au Bélarus, prises en tenaille entre des frontières européennes barricadées et de