Si les barbelés qui se dessinent en contre-jour n’étaient pas aussi nombreux et aussi coupants, on pourrait croire à des images de free party. Chaque nuit, ou presque, des soldats bélarusses allument lasers et stroboscopes à quelques mètres de la frontière polonaise pour faire diversion et pousser des groupes de migrants vers l’Union européenne. En lieu et place des basses, la bande-son est composée de cris et d’insultes en rafales.
Stroboscopes and lasers are new normal at the Poland-Belarus border. Each and every night Belarusian servicemen orchestrate breakthrough attempts. pic.twitter.com/C9RoJJwPqy
— Denis Kazakiewicz (@Den_2042) November 25, 2021
Aux confins du Bélarus et de la Pologne, la crise migratoire dure. Le camp improvisé où s’étaient installés plusieurs milliers de personnes près du poste-frontière de Kuznica a été dispersé à la mi-novembre, mais les tentatives de passage continuent. Tous les jours, les gardes-frontières polonais repoussent et renvoient une centaine de personnes vers le Bélarus. Depuis l’été, plus de 40 000 refoulements ont été opérés, dont encore 102 mardi. La pratique est contraire au droit international mais la Pologne a légiféré en urgence pour la légaliser, comme sa voisine la Lituanie.
Un entrepôt transformé en camp
Selon les estimations polonaises, environ 10 000 personnes seraient encore coincées au Bélarus, prises en tenaille entre des frontières européennes barricadées et de