Menu
Libération
Répression

Au Bélarus, la justice continue à couper les têtes de la contestation

Article réservé aux abonnés
Membre du trio féminin qui a défié Alexandre Loukachenko aux élections de l’été dernier, Maria Kalesnikava a été condamnée aujourd’hui à onze ans de prison, et son avocat à une peine de dix ans.
Maria Kalesnikava lors d'une manifestation en août 2020 à Minsk, quelques semaines avant d'être jetée dans une voiture puis conduite au KGB. (Misha Friedman /Getty Images via AFP)
publié le 6 septembre 2021 à 17h24

Aux grenades assourdissantes et aux coups de matraque a succédé la répression judiciaire. Avec une régularité de métronome, le régime bélarusse condamne ceux qui ont osé se dresser contre lui, ou pire, prendre la tête des protestations. Les motifs sont plus ou moins assumés. En juin, l’ancien banquier Viktor Babaryka, qui aurait dû être le principal opposant du président Alexandre Loukachenko à la présidentielle de 2020, a pris quatorze ans de prison pour «blanchiment d’argent». Aujourd’hui, c’est Maria Kalesnikava, l’une des figures de l’opposition, et son ancien avocat Maksim Znak qui ont été condamnés respectivement à dix et onze ans d’emprisonnement.

Au terme d’un mois de procès tenu à huis clos, ils ont été reconnus coupables de «conspiration en vue de prendre le pouvoir», d’«appel à des actions portant atteinte à la sécurité nationale» et de «création d’un groupe extrémiste». Bien évidemment, aucune preuve n’a été rendue publique et à l’exception de la sentence, presque rien n’a filtré du procès. Il n’existe que quelques vidéos, tournées lors de l’audience inaugurale et du verdict, où Maria Kalesnikava et Maksim Znak sourient et esquissent quelques pas de danse en guise de défiance.

659 prisonniers politiques

Tous deux sont devenus des visages de l’opposition l’a