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Analyse

Au Bélarus, la répression avant les élections

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Le régime d’Alexandre Loukachenko a verrouillé le jeu électoral avant le scrutin parlementaire du 25 février. La société civile a été écrasée et même l’opposition en exil n’imagine pas une reprise de la contestation lors de ces élections.
Le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, le 6 juillet 2023 à Minsk. (Alexander Nemenov /AFP)
publié le 8 février 2024 à 8h00

Au Bélarus, de nouvelles élections législatives auront lieu le 25 février. Les préparatifs sont méthodiques. Les partis politiques ont d’abord dû se réenregistrer auprès des autorités électorales, pour séparer le bon grain de l’ivraie. Sur les quinze qui existaient encore officiellement en 2023, seuls quatre, fidèles au régime, sont toujours autorisés. Les observateurs électoraux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ont ensuite été informés qu’ils ne seraient pas autorisés à entrer dans le pays. Le scrutin se tiendra «sous le seul contrôle des autorités et à l’abri des influences destructrices», a expliqué le directeur de la commission électorale, Ihar Karpenka. Pour achever de préparer les esprits des électeurs, une vague massive d’arrestations et de perquisitions a ciblé des centaines de proches de quelques-uns des 1 422 prisonniers politiques que compte le pays.

Pour ces premières élections depuis la présidentielle truquée de 2020, le régime a poussé le verrouillage du pays à un point encore inédit. «Au Bélarus, les élections se sont toujours tenues selon des règles particulières. En 2016 et en 2019, des médias indépendants ont prédit la composition du futur Parlement avec 96 % de précision, bien avant que le vote n’ait lieu. Mais malgré ces standards déjà très bas, la campagne électorale de 2024 restera dans l’histoire comm