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Libération
Reportage

Au Danemark, une première taxe climatique mondiale sur l’élevage : «Nous avons désormais un cap à tenir»

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Le Danemark franchit une étape historique en instaurant un plan de route pour la première taxe climatique mondiale sur l’élevage. Un tournant ambitieux, qui place les agriculteurs au cœur de la transition écologique, entre défis économiques et adaptations techniques.
Yke Kloppenburg, éleveuse de vaches laitières sur l’île de Seeland, au Danemark, le 13 décembre. (Nicolas Lee/Encrage pour Liberation)
par Nicolas Lee, envoyé spécial à Copenhague
publié le 28 décembre 2024 à 18h18

A la ferme de Yke Kloppenburg, c’est le chien qui vient accueillir les visiteurs avec de joyeux aboiements. Planté au milieu de la plaine danoise, le paysage est à s’y méprendre typique des Pays-Bas : plat, nuageux, balayé par les vents. Celui-ci est familier à cette ancienne banquière néerlandaise aujourd’hui agricultrice, venue s’installer au Danemark en 2002 pour déjouer la crise de la quarantaine avec son mari cultivateur de patates. «Au lieu d’acheter une moto, on a décidé de venir ici !» Autour de la ferme, 85 hectares de terres attendent le passage des mois d’hiver. Des champs destinés à nourrir ses 230 vaches, «un peu en dessous de la taille moyenne des exploitations laitières au Danemark», précise-t-elle. Le calme règne dans l’étable où les bovins mâchent, amorphes, après la traite du matin, calme entrecoupé par quelques mugissements, le bruit de la bouse qui tombe et les infâmes rots au méthane – un des principaux gaz à effet de serre – que le gouvernement va bientôt taxer.

A compter de 2030, les agriculteurs danois devront en effet payer 120 couronnes danoises (16 euros) par tonne d’équivalent CO2 émise, une première mondiale. «Je n’étais pas forcément pour cette taxation», admet l’éleveuse. «Les mesures qui encouragent sont, selon moi, plus efficaces. Lorsque