«Une guerre économique éclair» de l’Ouest contre la Russie. En quatre jours, c’est certainement la seule fois que le mot «guerre» aura été prononcé, par Vladimir Poutine en personne. L’autre, la vraie, celle de la Russie en Ukraine, a été rendue invisible, tabou. Comme tous les ans, l’élite politique, diplomatique et économique russe s’est réunie dans la banlieue de Saint-Pétersbourg, dans le cadre d’un forum économique annuel de quatre jours, du 15 au 18 juin. Placé sous haute protection, le parc des expositions a accueilli des dizaines de présidents et ministres européens ces dernières années. Il y a encore un an, François Fillon s’y était déplacé pour conclure son entrée dans les conseils d’administration de deux sociétés pétrolières russes. Mais pour cette nouvelle édition, guerre en Ukraine et isolement diplomatique oblige, rares sont les représentants du gratin habituel à avoir osé y pointer leur nez.
Quatre jours durant, les représentants de l’élite économique russe ont fait preuve d’une souplesse extrême pour décrire une économie de guerre sans la nommer. «Mouvements et circonstances géopolitiques actuelles», «nouvelles perspectives» et même «pluie» que l’on ne pourrait imaginer que «suivie d’un arc-en-ciel»… Toutes les circonvolutions étaient autorisées. Puis L