Menu
Libération
Enquête

Tuerie d’Örebro en Suède : le mobile du tireur toujours mystérieux et l’identité des victimes gardée secrète

Vingt-quatre heures après la tuerie, des éléments sur le profil du suspect sont parus dans la presse suédoise, qui le présente comme un homme âgé de 35 ans, ayant un permis de port d’arme et un casier judiciaire vierge.
Le public se recueille à côté du Campus Risbergska d'Örebro au lendemain de la tuerie qui a ensanglanté le centre, mercredi 5 février. (Anders Wiklund/AP)
publié le 5 février 2025 à 19h09
(mis à jour le 6 février 2025 à 11h51)

Au lendemain du drame, la plupart des questions restent sans réponse. De nombreuses zones d’ombre demeurent au lendemain de la fusillade qui a coûté la vie à dix personnes, mardi 4 février, dans un centre d’enseignement pour adultes à Örebro, dans le centre de la Suède. Voici ce que l’on sait de ce qui constitue, selon le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, «la pire tuerie de masse» de l’histoire du pays.

Que s’est-il passé ?

Un homme armé s’est introduit mardi 4 février en milieu de journée à Campus Risbergska, un ancien lycée transformé en centre de formation pour adultes de plus de 20 ans, à Örebro, ville d’environ 130 000 habitants à 200 km à l’ouest de Stockholm.

A l’issue d’une fusillade sur le site, la police a retrouvé dix morts et six blessés, admis à l’hôpital pour des blessures par balles. Le tireur a aussi été retrouvé mort sur place. La police pense qu’il s’est suicidé après avoir, croit-elle, ouvert le feu contre les policiers dépêchés sur les lieux. Plusieurs armes ont été retrouvées dans le centre de formation a annoncé jeudi 6 février un porte-parole de la police. «Il s’agit d’armes longues, c’est-à-dire de fusils», a-t-il déclaré. La police doit tenir une nouvelle conférence de presse à 10 heures.

Qui est l’auteur ?

Dans une conférence de presse, jeudi 6 février, les enquêteurs ont annoncé qu’ils pensaient connaître l’identité du tireur. Mais ont indiqué attendre la fin des procédures officielles avant toute confirmation. La police n’a pas révélé d’éléments sur ses motivations, mais elle écarte à ce stade un motif idéologique. Selon les rares détails fournis, il s’agit d’un homme «inconnu» de la police et qui a vraisemblablement agi seul. «Il est tout à fait évident que nous avons affaire à un agresseur déterminé, avec une arme à feu», a déclaré lors d’une conférence de presse Roberto Eid Forest, chef de la police d’Örebro.

La presse suédoise a d’ores et déjà identifié le suspect, présenté comme étant Rickard Andersson, un homme âgé de 35 ans, ayant un permis de port d’arme et un casier judiciaire vierge. Ancien élève de Campus Risbergska et sans emploi, l’homme vivait reclus, s’étant éloigné de sa famille et de ses amis, et avait des problèmes psychologiques, selon les tabloïds Aftonbladet et Expressen qui citent des proches. Selon Aftonbladet, il aurait caché ses armes dans un étui à guitare et aurait revêtu une tenue militaire dans une salle de bain du centre de formation avant que la fusillade ne commence. La chaîne TV4 a diffusé une vidéo filmée par un étudiant qui se cachait dans les toilettes.

La police a perquisitionné un appartement d’Örebro mardi en fin de journée. La fenêtre donnant sur le balcon était complètement fracassée, a constaté une journaliste de l’AFP.

Qui sont les victimes ?

Là encore, peu de détails ont filtré. «Plusieurs nationalités» ont été recensées parmi les victimes, a précisé jeudi 6 février une responsable de la police suédoise. Chargée de l’enquête, Anna Bergkvist a précisé qu’elles étaient de «différents sexes et âges». On ne sait toutefois pas encore précisément s’il s’agit d’enseignants ou d’étudiants. L’ambassade de Syrie a annoncé pour sa part que «des Syriens» figuraient parmi les victimes. «Le travail d’identification est en cours», a indiqué Roberto Eid Forest.

Parmi les blessés, tous adultes, trois femmes et deux hommes ont été opérés et leur état est «sérieux mais stable», selon les services de santé de la région. La sixième personne a été plus légèrement blessée.

Interrogé sur le long délai qui s’est écoulé avant la publication d’un bilan précis, Roberto Eid Forest a répondu que «cela est dû au fait que l’école a des locaux très grands. […] Il a fallu beaucoup de temps pour les fouiller et s’assurer qu’il n’y avait pas plus de blessés.»


Mis à jour à 9 h 30 avec les détails de l’enquête et le nom du suspect par les médias suédois ; à 11 h 45 avec les Syriens et autres nationalités présentes parmi les victimes.