Menu
Libération
Libération de la parole

Au Royaume-Uni, les institutions scolaires rattrapées par la culture du viol

Article réservé aux abonnés
La multiplication des témoignages d’agression et de crimes sexuels sur le site Everyone’s Invited a contraint les autorités à réagir, notamment pour évaluer la gravité des faits.
Des élèves manifestent contre la culture du viol devant l'école Highgate de Londres, le 25 mars. (JOHN SIBLEY/REUTERS)
publié le 5 avril 2021 à 0h39

Des récits glaçants et anonymes de filles, et aussi de quelques garçons. «On m’a mis un testicule sur le visage lors d’un briefing pré-entraînement. C’était une «plaisanterie», selon eux - Oxford Brookes.» «A 18 ans, j’ai été violée deux fois par mon petit ami d’alors – Holbeach University.» «J’avais 15 ans. Lors d’une fête chez moi, je me suis couché tôt car j’étais trop ivre. J’ai été réveillé avec le pénis de mon «ami» littéralement sur mon visage - École St Benedicts.» Au Royaume-Uni, voilà ce que l’on peut lire sur le site Everyone’s Invited («Tout le monde est invité»). Des témoignages qui racontent agressions, abus sexuels ou viols subis durant l’adolescence, de l’école primaire à l’université. Selon les témoins et les victimes, ces actes terribles seraient généralement commis par des camarades, voire des amis.

Ce #meetoo des salles de classe a été déclenché par Soma Sara. En juin 2020, fraîchement diplômée de l’University College London, la Londonienne de 22 ans créé avec un cercle d’amis proches Everyone’s Invited. «Cette idée a germé après de nombreuses discussions avec mes amies. J’ai compris que toutes, nous avions eu plus ou moins les mêmes expériences de violences sexuelles durant notre adolescence, se souvient la jeune femme aux longs cheveux noirs. Et quand j’en ai parlé sur Instagram, j’ai reçu des tonnes de réponses ! Avec toujours les mêmes histoires. J’ai donc voulu