On la savait «prête à être impopulaire» pour «faire croître l’économie britannique». Mais peut-être pas si impopulaire, ni si vite. Trois semaines après avoir franchi le seuil du 10, Downing Street pour prendre la place laissée vacante par Boris Johnson, Liz Truss a déjà semé la panique sur les marchés. Le mini-budget du 23 septembre a forcé la Banque centrale du pays à lancer un plan de sauvetage de l’économie à 65 milliards de livres sterling (73,5 milliards d’euros) pour éviter une crise de la dette publique sur les marchés. L’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, a accusé l’exécutif de «poursuivre des buts contraires» à ceux de l’institution et de «l’affaiblir» par sa politique budgétaire agressivement axée sur l’emprunt.
Alors que 40% des prêts hypothécaires ont été retirés du marché et que des critiques retentissent de toutes parts, Liz Truss est enfin sortie de son silence. Absente de l’espace public depuis presque une semaine, elle a fait le tour des radios locales jeudi matin pour défendre son projet. Dans huit interviews enchaînées en l’espace d’une heure, elle n’a pas changé sa ligne d’un iota : le