En quelques minutes, la photo a inondé les réseaux sociaux. D’un côté, la boisson jaune volant dans les airs, prête à toucher sa cible. De l’autre, le visage de Nigel Farage et ses yeux plissés. Ce mardi 4 juin, le nationaliste a été aspergé de milk-shake, alors qu’il sortait d’un pub après un rassemblement à Clacton-on-Sea, où il tente pour la huitième fois de devenir député. Un coup dur pour le champion du Brexit, qui venait de lancer sa campagne en vue des élections législatives du 4 juillet.

A l’origine du geste : une jeune femme, nommée Victoria. Quelques secondes après avoir lancé la boisson sucrée – visiblement un milk-shake à la banane acheté chez McDonald’s – elle s’est éloignée en souriant, sous les applaudissements de certains spectateurs. Interrogée par des médias britanniques, la jeune femme s’est expliquée : «Il ne me représente pas, il ne représente pas ce en quoi je crois, ni les gens d’ici». Depuis, la police d’Essex a annoncé avoir arrêté une femme de 25 ans, soupçonnée d’agression, mais aussi un homme, soupçonné d’avoir agressé un secouriste. «Les deux individus restent en garde à vue pour être interrogés», a poursuivi un porte-parole de la police.

Nigel Farage, lui, a préféré partir se réfugier dans son bus de campagne. Avant de finalement publier une vidéo sur X (ex-Twitter) plus tard dans la journée, costume lavé et milk-shake en mains. «Mon milk-shake amène tous les gens au rassemblement», entonne-t-il fièrement, la boisson brandie en l’air. De son côté, Richard Tice, le prédécesseur de Nigel Farage à la tête de Reform UK, a exprimé sa colère ce mardi. «Le jeune crétin qui a jeté un verre sur Nigel vient de nous rapporter des centaines de milliers de voix supplémentaires. Nous ne serons ni intimidés ni menacés en dehors de la campagne électorale», a fustigé l’homme politique.

Ce n’est pourtant pas la première fois que Nigel Farage est aspergé de milk-shake. En 2019, l’ancien député européen avait déjà subi le même sort, cette fois-ci à Newcastle. A l’époque, Farage faisait campagne pour le Brexit Party – prédécesseur de Reform UK – en vue des élections européennes. L’auteur de l’incident avait finalement été condamné à des travaux d’intérêt général, et à payer les frais de nettoyage du costume.

Devenu célèbre en 2016 pour avoir mené une campagne acharnée en faveur du Brexit, Nigel Farage a créé la surprise lundi en annonçant qu’il prenait la tête du parti Reform UK – en pleine ascension dans les sondages –, et qu’il se présenterait sous cette étiquette aux législatives prévues le 4 juillet. Une façon, a-t-il affirmé, de «mener la révolte […] contre le statu quo» dans un pays «où plus rien ne marche». C’est désormais la huitième fois que ce sexagénaire tente de devenir député à la Chambre des communes. A ce jour, son parti n’y a aucun siège.