Menu
Libération
Finances

Au Royaume-Uni, un mini-budget aux maxi conséquences

Article réservé aux abonnés
Alors que le pays sort de dix jours de deuil national, le gouvernement de Liz Truss enchaîne les annonces budgétaires. Face à une inflation très haute, la nouvelle Première ministre conservatrice a choisi des mesures critiquées par l’opposition travaillistes car favorables aux plus aisés.
La Première ministre, Liz Truss, et le chancelier de l’Echiquier, Kwasi Kwarten, le 23 septembre. (Dylan Martinez /AFP)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 23 septembre 2022 à 17h53

Les premiers jours du nouveau gouvernement britannique ont été mouvementés, mais pas pour les raisons auxquelles on s’attendait. Dès la deuxième session parlementaire, le débat a été interrompu par un communiqué sur la santé déclinante de la reine Elizabeth II. Après dix jours de deuil national, les nouveaux ministres se sont dépêchés de multiplier les annonces : limite sur les factures énergétiques des entreprises, levée de l’interdiction de la fracturation hydraulique, plan pour optimiser les listes d’attente chez les médecins… Un sprint politique qui a culminé ce vendredi avec la première grosse intervention du chancelier de l’Echiquier, le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng.

Pudiquement appelé «événement fiscal» – un euphémisme pour désigner ce qui est en fait la plus importante réduction d’impôts depuis 1972 – ce mini-budget reprend les grands thèmes de la campagne de Liz Truss : déréguler, emprunter, et baisser les taxes et cotisations sociales. Dans une chambre des Communes pleine à craquer, Kwarteng a martelé devant les députés qu’il s’agissait d’une «nouvelle ère», blâmant la guerre en Ukraine et les lois européennes pour les difficultés économiques du Royaume-Uni. Son projet : «briser le cercle vicieux de la stagnation» et atteindre un taux de croissance de 2,5%. Peu importe que la Banq