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Australie: petits secrets et grands mensonges de Scott Morrison

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L’ex-Premier ministre australien rejette les appels à sa démission du Parlement après avoir reconnu qu’il s’était octroyé en toute opacité des pouvoirs ministériels en plus de ses responsabilités à la tête du gouvernement.
L'ancien Premier ministre australien Scott Morrison, mercredi à Sydney. (Steven Saphore/AFP)
par Valentine Sabouraud, Correspondante à Melbourne
publié le 17 août 2022 à 12h11

«Un saccage extraordinaire et sans précédent de la démocratie australienne», tels sont les mots du Premier ministre australien, Anthony Albanese, pour qualifier les actions inouïes perpétrées par son prédécesseur Scott Morrison. Lundi, lors d’une conférence de presse, le pays apprenait en effet que «ScoMo» s’était octroyé plusieurs postes ministériels dont la Santé et le Budget, alors que ceux-ci étaient déjà pourvus et que lui-même était à la tête de l’Australie (entre 2018 et 2022). Une décision prise en toute opacité, sans que tous les ministres ne soient visiblement informés.

«Nous avons dû prendre des mesures extraordinaires pour mettre en place des garde-fous», s’est justifié d’une manière confuse Scott Morrison durant une longue conférence de presse agitée, mercredi. Il a assuré qu’il n’avait utilisé ces pouvoirs qu’une seule fois, pour outrepasser son ministre des Ressources et bloquer un projet controversé d’exploitation de gaz en mer. Avant de rejeter les appels à sa démission du Parlement.

Cette pratique, jamais vue jusqu’à présent, ne saurait pour autant surprendre tant l’homme est coutumier des secrets et petits arrangements avec la vérité. En novembre 2021, à la question du journaliste Neil Mitchell «Avez-vous déjà menti en public ?», Scott Morrison répondait, impassible : «Je ne crois pas que ce soit le cas, non. Non.» Les faits attestent pourtant d’une propension inverse.

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