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Libération
Reportage

Aux Canaries, le vent et la mer poussent l’île d’El Hierro vers l’autosuffisance énergétique

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En mariant l’énergie éolienne avec celle produite par la centrale hydroélectrique, les autorités de cette petite île parient sur une électricité 100 % locale et propre, avec l’ambition de mieux encadrer l’usage des véhicules particuliers.
Une partie du parc éolien de Valverde, sur l'île canarienne d'El Hierro. (Feifei Cui-Paoluzzo/Getty Images)
publié le 14 octobre 2024 à 7h57

Il faut imaginer une petite île de 286 km², la plus modeste de l’archipel des Canaries derrière la lilliputienne Graciosa. Les cartes marines ont toujours indiqué El Hierro, la plus occidentale, comme le dernier îlot avant la traversée vers les Amériques. Autant dire que ce bout de terre hérissé de volcans, connu pour ses lajiares – champs de lave solidifiée – et logé à l’extrême sud-ouest, a un destin à part dans la constellation canarienne aux sept îles. «On s’est toujours senti très isolés, éloignés, différents, confie Yurena Pérez, gérante de la réserve et du Géoparc d’El Hierro. On a toujours souffert d’une double insularité.» El Hierro doit plus encore compter sur elle-même que la plupart des îles. La Gomera, par exemple, qui jouxte la grande île de Tenerife, bénéficie du système électrique et énergétique de cette dernière. «Pas nous, poursuit Yurena Pérez. Sans compter qu’on a des ressources très limitées, et que dans l’histoire on a subi plusieurs sécheresses terribles qui expliquent les migrations du siècle passé. Bref, on n’avait pas toutes les chances de notre côté. Mais on a un grand allié : le vent !»

En période estivale principalement, l’île est balayée par de puissants alizés. Et ses autorités ont su faire de la nécessité une vertu. Déclarée «réserve de biosphère» par l’Unesco en 2000, El Hierro a célébré cette année les dix ans pour deux autres événements : avoir été reconnu «Géoparc» par l’organisme onusien; et, surtout, avo