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Libération
Reportage

Aux commémorations de la bataille de Stalingrad, Poutine déroule sa propagande anti-nazi et anti-ukrainienne

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Le chef du Kremlin a assisté jeudi aux cérémonies du 80e anniversaire de la bataille de cette ville de la Volga, rebaptisée en 1961 Volgograd, où il a osé une fois de plus les parallèles douteux avec la Seconde Guerre mondiale, en compagnie du petit-fils du général de Gaulle, nouveau chouchou de la propagande russe.
Vladimir Poutine à Volgograd jeudi, à l'occasion du 80e anniversaire de la victoire soviétique lors de la bataille de Stalingrad. (Kirill Braga/AP)
publié le 2 février 2023 à 19h55

«Pardon, mais nous sommes à Stalingrad, pas à Volgograd», lance, tout sourire, Andreï, la quarantaine. Volgograd, ville d’un million d’habitants située sur les rives de la Volga, a été renommée de son nom soviétique disparu en 1961, Stalingrad. Chaque année, les panneaux à l’entrée de la ville sont changés pendant une semaine, histoire de commémorer la célèbre bataille de la Seconde Guerre mondiale. Février marque les 80 ans de la fin de ce long combat de deux cents jours qui avait permis aux Soviétiques de créer un tournant dans ce qu’on appelle en Russie la «grande guerre patriotique». Le 2 février 1943, les troupes du maréchal allemand Friedrich Paulus ont capitulé : cette reddition était la première de l’armée nazie depuis le début de la guerre et reste un marqueur de la bascule du cours du conflit en faveur des alliés.

Comme plusieurs centaines d’autres habitants, Andreï a assisté jeudi matin à un défilé militaire organisé dans le centre-ville, avec son fils, affublé d’un vêtement kaki. Pas question de manquer la cérémonie, d’autant que, pour cet anniversaire spécial, Vladimir Poutine en a profité pour effectuer un rare déplacement hors des murs de son bureau du Kremlin. Andreï voulait avant tout «rendre hommage à nos proches, pour que ça ne se reproduise plus jamais». Le père de famille ne fait pas le lien avec la guerre en cours en Ukraine. «Ce qui se passe en ce moment, on ne le voulait pas, mais l’Ouest nous a forcés à protéger nos frontières. Il y a