Agressions physiques, propos racistes, menaces… Un nouveau scandale secoue l’archipel espagnol des Canaries. Lundi, un tribunal de la Grande Canarie a ordonné la fermeture immédiate d’un centre pour mineurs non accompagnés situé en périphérie de Las Palmas, la capitale de l’île. Cette décision radicale intervient après de graves accusations portées par plusieurs adolescents migrants, évoquant un climat de violence, d’intimidation et de discrimination raciale au sein de l’établissement, qui abritait 43 mineurs isolés originaires d’Afrique subsaharienne et du Maroc.
Selon les premiers éléments de l’enquête, au moins trois d’entre eux ont été victimes d’agressions physiques commises par des membres du personnel. Un enregistrement a également révélé des insultes racistes («putains de noirs») proférées par le directeur adjoint du centre – licencié depuis. Au total, neuf employés ont été arrêtés.
Anciens videurs de boîtes de nuit
L’affaire met en lumière le chaos qui règne dans la gestion des centres pour mineurs aux Canaries, devenues l’une des principales portes d’entrée vers l’Europe pour des dizaines de milliers de migrants, majoritairement originaires d’Afrique de l’Ouest. En 2024, l’archipel a connu un afflux sans précédent, avec près de 47 000 arrivées par la mer – un record historique. Parmi elles, quelque 5 800 étaient des mineurs non accompagnés, saturant les capacités des 86 centres d’accueil répartis sur cinq des sept îles qui composent l’archipel : Grande Canarie, Tenerife, Lanzarote, El Hierro e