Les bureaux de vote ont ouvert ce mercredi 29 octobre à 7 h 30 à travers les Pays-Bas pour des élections législatives anticipées dont les résultats s’annoncent particulièrement serrés et indécis. La formation d’un nouveau gouvernement pour succéder à celui, démissionnaire, de Dick Schoof (indépendant), pourrait prendre de longs mois.
Les bureaux de vote fermeront à 21 heures et des sondages de sortie des urnes, considérés en général comme fiables, devraient être publiés juste après.
Le paysage politique néerlandais est particulièrement fragmenté, et cinq partis se trouvaient au coude-à-coude dans les derniers sondages, qui ont vu s’effriter l’avance du Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, principale force d’extrême droite dans le pays, créditée de 23 à 29 sièges, contre 37 en 2023. Les différentes forces politiques ont d’ores et déjà annoncé ne pas vouloir travailler avec Geert Wilders, décrit comme peu fiable et clivant. Même si le PVV arrive en tête, c’est donc le dirigeant du parti arrivé deuxième qui devrait avoir la charge de former un gouvernement.
50 % des électeurs indécis à la veille du vote
Comme en 2023, le principal challenger du PVV dans les sondages est la coalition entre les travaillistes et les verts menée par Frans Timmermans, ancien vice-président de la Commission européenne et candidat crédible au poste de Premier ministre. Mais elle est talonnée par les forces conservatrices du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), au pouvoir de 2010 à 2024, et de l’Appel chrétien-démocrate (CDA), et par le parti social-libéral Démocrates 66, auteur d’une spectaculaire remontée sondagière dans les derniers jours de la campagne. Ces partis sont crédités de 16 à 25 sièges par les enquêtes des instituts de sondage néerlandais.
Alors que 50 % des électeurs étaient encore indécis à la veille de l’élection, Geert Wilders espère reproduire la surprise de 2023, lorsque le score de son parti avait été bien supérieur aux prévisions des sondages. Le leader d’extrême droite a averti que «la démocratie sera morte» s’il arrive en tête et n’est pas nommé Premier ministre, comme ce fut le cas en 2023.
Il est considéré comme principal responsable de la chute du fragile gouvernement de Dick Schoof, en juin. Le PVV était l’acteur majeur de ce gouvernement de coalition quadripartite formé après sa large victoire aux élections de 2023, mais a entraîné sa chute après des désaccords en son sein sur l’immigration.
De longs mois de négociations
Le parti d’extrême droite a marqué de son empreinte la campagne, centrée sur l’immigration et entachée de violences lors de manifestations racistes et de vagues de désinformation réactionnaires. La crise du logement massive qui frappe les Pays-Bas a été l’autre thématique clé des débats. Le PVV a accusé les migrants d’occuper la plupart des logements sociaux et la régulation environnementale de freiner les constructions.
A lire aussi
Les négociations entre ces différentes forces qui se trouvent dans un mouchoir de poche s’annoncent compliquées, et ce quel que soit le résultat. Les Pays-Bas sont déjà habitués aux interminables pourparlers en vue de la formation d’un gouvernement. Celui de Dick Schoof n’avait pris forme que huit mois après les élections.