Edam-Volendam est une petite ville tout ce qu’il y a de plus néerlandais. Une partie de la commune produisait traditionnellement du fromage, l’autre du poisson. Les petites maisons en brique sombre s’y serrent le long des canaux qui drainent le polder. En cet après-midi de la fin octobre noyé dans la pluie grise, rien ne laisse imaginer qu’elles font l’objet de tant de convoitises. Pourtant, les récits des habitants concordent. «Quand ma grand-mère est morte il y a quelques années, on a immédiatement reçu dans sa boîte aux lettres des dizaines de demandes de familles prêtes à acheter la maison», raconte Dirk, un blond de 24 ans qui travaille à la chocolaterie du centre et aimerait lui aussi devenir propriétaire. Sa patronne a acheté récemment un petit appartement à rénover dans la commune. «Pendant les travaux, les gens faisaient quasiment la queue dans la rue pour savoir si on allait le louer», abonde-t-elle.
Comme le reste des Pays-Bas, Edam-Volendam est aux prises avec une crise du logement qui ne cesse de s’étendre. Les maisons à vendre sont une denrée rare – et chère. Le logement social est totalement congestionné, et il n’a probablement jamais été aussi compliqué de construire. Selon les chiffres officiels, le pays fait face à un déficit de près de 400 000 logements. L’ensemble forme un cocktail explosif, devenu profondément politique.