«La guerre entre nous et l’URSS a commencé à peu près au moment où celle d’avant s’est finie. Elle est cachée, pour l’essentiel, mais il arrive qu’elle apparaisse comme ça, sans prévenir», prédit un personnage du roman d’espionnage Projet Iceworm, qui se déroule en 1967, paru chez Belfond en 2024. C’est ce qui s’est passé quand, cette semaine, l’agence spatiale américaine a publié une imagerie radar inédite du «Camp Century», cette base nucléaire souterraine secrète construite par les Etats-Unis en 1959 au Groenland.
Alors que, jeudi 21 novembre, Moscou a envoyé pour la première fois un missile nucléaire balistique de moyenne portée (sans charge active) sur le sol européen dans le cadre de la guerre en Ukraine, et que les pôles sont un nouvel enjeu stratégique entre les grandes puissances, elle permet à la Nasa de montrer que son nouveau «radar à synthèse d’ouverture pour véhicules aériens inhabités» est capable de cartographier des infrastructures enfouies sous la glace à 30 mètres.
Cinéma, hôpital et église enfouis
Le Camp Century («base du siècle») est un extraordinaire vestige de la guerre froide, la bien nommée à cette latit