Menu
Libération
Energie

Avec la probable fin du transit du gaz russe par l’Ukraine, la rupture du dernier lien symbolique entre les deux pays

Article réservé aux abonnés
Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Le contrat d’acheminement du gaz russe via un réseau de gazoducs reliant la Russie à l’Europe à travers le territoire ukrainien s’achève à la fin de l’année. Les Etats qui en dépendent doivent trouver des alternatives.
En Ukraine, les milliers de kilomètres de gazoducs russes pourraient tomber en désuétude à la fin de l'année. Ici, à Dachava, le 18 septembre 2014. (Sean Gallup/Getty Images via AFP)
publié le 23 décembre 2024 à 20h32

Ils avaient des noms pleins de promesses : Bratstvo (fraternité, en russe), Soyuz (union) ou encore Progress (progrès). Plus de 22 000 kilomètres de gazoducs construits à travers l’Ukraine des années 60 aux années 80 pour connecter les champs gaziers russes aux clients européens, qui ont fait de Kyiv un maillon essentiel des marchés énergétiques du continent pendant des décennies, et renforcé l’influence de Moscou sur ses clients d’Europe centrale et orientale – tout en remplissant ses caisses. Malgré près de trois ans de guerre, du gaz russe a continué à transiter via ces tuyaux sur le territoire ukrainien, et de l’argent à être payé par le belligérant au pays envahi au titre de la redevance de transit. Un commerce singulier, vu le contexte, mais parfaitement légal, l’Union européenne (UE) n’ayant, à l’inverse du pétrole ou du charbon, jamais imposé de sanctions sur les importations de gaz russe.

Mais l’infrastructure, vestige de l’Union soviétique, pourrait bientôt tomber en désuétude. Le contrat d’approvisionnement quinquennal, signé entre la société ukrainienne Naftogaz, le gestionnaire ukrainien du système de transport de gaz Gtsou, et Gazprom, s’achève le 31 décembre 2024. Et Kyiv semble bien déterminé à ne pas le renouveler, ainsi que l’a répété jeudi depuis Bruxelles le préside