Menu
Libération
Analyse

Avec ses drones en Pologne, Moscou teste l’Otan

Réservé aux abonnés

Le survol du pays par des engins kamikazes ce mercredi 10 septembre constitue un dangereux précédent, qui risque de devenir de plus en plus récurrent si les Européens et l’Alliance atlantique n’apportent pas immédiatement une réponse à la hauteur.

Une habitation de Wyryki-Wola, un village dans l'est de la Pologne, détruite par des débris d'un drone russe, ce mercredi 10 septembre 2025. (Wojtek Radwanski /AFP)
ParStéphane Siohan
correspondant à Kyiv
Publié le 10/09/2025 à 16h34, mis à jour le 10/09/2025 à 18h59

Peut-être que finalement ce sont les Européens qui devraient demander des garanties de sécurité aux Ukrainiens. Voilà la réaction, en substance, qui domine en Ukraine, après qu’au moins vingt drones Shahed, selon le quotidien Kyiv Independant, ont survolé le territoire de la Pologne. «Ces drones, nous les aurions abattus si nous avions obtenu une défense aérienne suffisante de la part de nos alliés. Notre défense antiaérienne fonctionne au-delà de ses capacités, aucun pays ne peut faire face seul pendant si longtemps, estime Veronika, une Kyïvienne rencontrée près de Maidan ce mercredi 10 septembre. Ce qui s’est passé en Pologne était malheureusement prévisible. Ayant vécu cette situation à Kyiv pendant trois ans, je ne souhaite cela à personne et j’espère que les esprits européens embrumés vont se réveiller.»

Alors que l’Otan considère qu’il ne s’agit pas d’une attaque, même si l’Alliance a dû engager des F-16 polonais, des F-35 et un avion de surveillance Awacs italien, ce qui fai