Dans le centre-ville de Theux, dans l’est de la Belgique, la rivière de la Hoëgne est méconnaissable. Seul la parcourt un mince filet d’eau, d’où dépassent quelques pierres et des bouts de bois éparpillés. Des oiseaux s’y posent de temps en temps, à même le sol. Qui aurait imaginé pareil paysage, au mois de juillet 2021, quand le cours d’eau était sorti de son lit et que d’impressionnantes vagues brunes avaient pénétré dans le centre-ville et, plusieurs mètres plus haut, submergé des habitations, des voitures et même un pauvre cervidé dont un badaud avait filmé la détresse ? «Le contraste d’une année sur l’autre, c’est quelque chose d’invraisemblable», convient Pierre Lemarchand, le bourgmestre (l’équivalent du maire) de cette commune de presque 12 000 habitants, nichée à une trentaine de kilomètres de Liège, dans la région wallonne. L’année dernière, l’eau a fait irruption jusque dans une salle à l’entrée de l’administration communale, et y a laissé une trace toujours visible, à environ un mètre de hauteur.
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A l’époque, les inondations avaient été si violentes que 900 maisons avaient été sinistrées sur les 4 500 que compte la ville. «Des enfants étaient restés bloqués toute la nuit dans un hall omnisports, avant d’être secourus», se souvient aussi le bourgmestre. L’armée avait été sollicitée