Pour sortir la Géorgie de la crise politique dans laquelle elle est empêtrée depuis maintenant deux mois, l’Allemagne, la France et la Pologne évoquent ce mardi 31 décembre «la possibilité de nouvelles élections» et appellent le pouvoir en place à mettre en place un «dialogue national».
La Géorgie, ex-république soviétique du Caucase, est dans la tourmente depuis les législatives du 26 octobre remportées par le parti du Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, mais dénoncées comme truquées par l’opposition pro-occidentale qui réclame un nouveau scrutin.
Dans un communiqué commun diffusé par Berlin ce mardi 31 décembre, les ministres des Affaires étrangères des trois pays appellent «à la mise en œuvre des recommandations et normes de l’OSCE» (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour la Géorgie, qui incluent «la possibilité de nouvelles élections». Les pays dits du «triangle de Weimar» appellent aussi «les autorités géorgiennes à s’engager dans un dialogue national avec toutes les parties prenantes concernées pour trouver une issue à la situation actuelle et restaurer la confiance publique dans la démocratie géorgienne».
Analyse
Berlin, Paris et Varsovie demandent à Tbilissi d’étudier ces recommandations «dans le cadre d’un dialogue sérieux avec toutes les forces politiques et les représentants de la société civile». Le rapport du 20 décembre de l’OSCE a confirmé les «préoccupations» de ces trois pays européens «concernant l’intégrité du processus électoral» du scrutin du 26 octobre, écrivent encore Berlin, Paris et Varsovie. Le rapport de l’OSCE souligne des «irrégularités généralisées», relèvent les trois chancelleries, pour qui «les élections ne se sont pas déroulées selon les standards attendus d’un candidat à l’UE».
Tensions aggravées
En Géorgie, les tensions se sont aggravées le 28 novembre avec l’annonce du report des efforts d’intégration à l’UE à 2028, déclenchant des manifestations pro-européennes quotidiennes émaillées de violences. Au total, plus de 400 personnes ont été arrêtées, dont des meneurs de l’opposition, et des dizaines de policiers blessés. Le médiateur géorgien pour les droits humains a fait état de «tortures» de détenus par la police.
«Il incombe aux autorités géorgiennes de respecter les droits de l’homme et de protéger les libertés fondamentales», rappellent Paris, Berlin et Varsovie qui condamnent notamment «les menaces contre des personnalités politiques».
Si les manifestations restent quotidiennes dans le pays, les affrontements sont beaucoup plus rares depuis mi-décembre.