L’année s’annonçait bien pour le groupe de rock russo-bélarusse Bi-2 (prononcé «bi-dva» en russe), exilé pour cause de discours antiguerre et de critiques envers les autoritaires présidents Poutine et Loukachenko. Une tournée avait été mise sur pied pour leur permettre de faire entendre dans les mois qui viennent leur voix dissidente et pacifiste dans les pays Baltes, à Dublin, à Londres, en Turquie, dans les Emirats, en Asie centrale…
Mais ce qui devait être un coup d’envoi a tourné au cauchemar avec une expulsion du premier pays visité, la Thaïlande. Les services de l’immigration ont détenu les sept membres du groupe la semaine dernière, les ont enfermés dans un centre de rétention puis expulsés, mercredi et jeudi, vers Israël. Une mesure largement interprétée comme le résultat de pressions de la Russie, pays qui accuse Bi-2 de «soutenir le terrorisme» ukrainien. A leur arrivée à Tel Aviv, les musiciens ont fait part de leur soulagement : ils redoutaient un transfert vers la Russie. «Nous sommes libres ! Merci à tous ceux qui se sont battus et qui nous ont soutenus», a exprimé Bi-2 sur sa page Facebook.
La formation devait se produire à Phuket, station balnéaire où réside une importante communauté russe. Le prétexte de l’expulsion a été des visas de travail non conformes, ce que l’organisateur du concert a mis en doute, en rappelant que Bi-2 avait déjà joué en Thaïlande, sans aucun pr