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Libération
Guerre en Ukraine

Blocage du trafic en mer Noire : pourquoi Moscou a fait machine arrière

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Après être sorti samedi de l’accord permettant aux navires commerciaux d’exporter les céréales ukrainiennes, Moscou l’a réintégré ce mercredi. De fait, les cargos avaient continué à emprunter le couloir maritime malgré les menaces du Kremlin, délicates à mettre en application.

Un cargo sous pavillon panaméen dans la mer de Marmara en septembre. La Turquie a fait pression sur la Russie pour qu'elle respecte à nouveau l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes. (Khalil Hamra/AP)
ParNelly Didelot
Journaliste - International
Publié le 02/11/2022 à 18h04

Les Russes y ont été au bluff, les Ukrainiens et leurs alliés au culot. Malgré le retrait de Moscou, samedi, de l’accord sur l’exportation de céréales en mer Noire, et les menaces voilées de s’en prendre aux navires qui oseraient malgré tout quitter les ports ukrainiens, le trafic entre Odessa et Istanbul ne s’est interrompu que pour vingt-quatre heures. Lundi, douze cargos ont emprunté le couloir maritime qui mène des côtes ukrainiennes aux détroits turcs, suivis par trois autre mardi. Mercredi dans la matinée, Moscou a rétropédalé et repris «la mise en œuvre de l’accord», estimant avoir obtenu des «garanties suffisantes» sur la démilitarisation du couloir de transport prévue depuis le départ par le texte.

Une volte-face humiliante imposée par une réalité de terrain : les Russes n’ont probablement plus les moyens d’imposer un blocus maritime aux côtes ukrainiennes comme ils l’ont fait au début de la guerre. «Sur le papier, la Russie est toujours capable d’empêcher la navigation dans le nord-ouest de la mer Noire. Ses capacités navales sont bien plus complètes que celles des Ukrainiens, qui ont obtenu leurs plus