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Portrait

Boïko Borissov, le garde du corps qui colle à la Bulgarie

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Le Premier ministre bulgare, en lice pour un quatrième mandat aux élections législatives de dimanche, détone parmi ses homologues européens.
Le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, à un sommet européen à Bruxelles le 29 octobre 2009. (Sebastien Pirlet/REUTERS)
publié le 2 avril 2021 à 17h15

Avec ses cheveux ras et ses épaules de lutteur engoncées dans un costume sobre, on pourrait prendre Boïko Borissov, 61 ans, pour un garde du corps égaré au milieu des chefs d’Etat. Il y a encore vingt ans, c’est d’ailleurs le rôle qu’il jouait auprès du Premier ministre bulgare de l’époque, avant d’accéder lui-même à la tête du gouvernement en 2009. Le CV du Premier ministre bulgare, bien parti pour obtenir un quatrième mandat lors des élections législatives de dimanche, est unique pour un dirigeant européen.

A 18 ans, ce fils d’apparatchik entre à l’école de la police secrète dans ce qui était alors la Bulgarie communiste. Il en ressort pompier, se passionne pour le karaté, et devient l’entraîneur de l’équipe nationale. A la chute du régime communiste, il fait bon usage de ses compétences et fonde une société de sécurité privée. Les affaires marchent bien, et en 1991 l’entrepreneur Borissov se retrouve garde du corps de Todor Jivkov, le dernier dirigeant de la République populaire de Bulgarie. Changement de client en 1999, quand il est embauché au même poste par son exact antagoniste : le dernier roi de Bulgarie, Simeon de Saxe-Cobourg-Gotha, démis de son trône encore enfant en 1946. L’ancien souverain de retour au pays se mêle de politique. En 2001, il est élu Premier ministre.

Chef de la police

Pour son garde du corps, c’est le début de l’ascension politique. Borissov est propulsé chef de la police, numéro 2 du ministère de l’Intérieur. A l’époque, des bandes mafieuses rivales, nées de l’eff