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Bombardement d’une boulangerie en Ukraine occupée : Moscou accuse Kyiv et dénonce un acte «monstrueux»

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Après le bombardement d’une boulangerie samedi à Lyssytchansk, les autorités russes accusent ce lundi 5 février Kyiv d’être à l’origine de l’attaque mortelle. Moscou dénonce un «acte terroriste monstrueux».
Des blessés évacués après le bombardement d'une boulangerie à Lyssytchansk en Ukraine occupée. (Russian Emergency Ministry Press Service/AP)
publié le 5 février 2024 à 13h56

Presque deux ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les combats se poursuivent entre les deux camps. Samedi 3 février, un bombardement a dévasté une boulangerie située dans la ville occupée de Lyssytchansk, dans la région de Louhansk. Une frappe attribuée à Kyiv selon le Kremlin et les autorités d’occupation installées par Moscou. «Les frappes contre une boulangerie, c’est un acte terroriste monstrueux», a réagi ce lundi 5 février le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov devant la presse. Accusant Kyiv de «poursuivre les frappes contre des infrastructures civiles», il a assuré que l’armée russe allait continuer son opération en Ukraine, et ce afin d’«empêcher» de nouvelles victimes.

Si dans un premier temps les agences de presse russes TASS et RIA Novosti ont évoqué la mort de «deux personnes», les secours russes ont finalement revu le bilan à la hausse dimanche, faisant état de 28 morts, dont un enfant. Les secours ont ajouté que les opérations de recherche se poursuivaient dans la ville, afin de retrouver d’éventuelles victimes coincées sous les décombres. «Environ 65 % de la structure détruite a été démantelée», a précisé le ministère russe des Situations d’urgence.

Selon les dernières informations diffusées par les autorités régionales ce lundi, au moins trois représentants de l’occupation russe figurent parmi les victimes. Plus tôt dans la matinée, Leonid Pasechnik – le gouverneur de Louhansk – avait annoncé la mort du ministre des situations d’urgence de la «république populaire de Louhansk», Alexei Poteleschenko. «Nous ne manquerons pas de venger l’ennemi pour sa mort et pour celle de tous ceux qui ont été victimes du bombardement inhumain de Lyssytchansk !», a-t-il fustigé sur Telegram.

«Deux conseillers municipaux» ont également «été tués», a ajouté le maire installé par Moscou à Lyssytchansk, Edouard Sakhnenko, sans préciser qui étaient les autres victimes.

L’armée ukrainienne n’a pas réagi aux accusations

Sur Telegram, Leonid Pasechnik s’est empressé d’imputer le «bombardement brutal» à l’armée ukrainienne samedi, avant d’annoncer le lendemain une journée de deuil national dans ce territoire occupé. De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a surenchéri en affirmant que des armes occidentales avaient été utilisées dans la frappe.

Pour l’heure, Kyiv n’a pas réagi à ces accusations. L’état-major ukrainien s’est contenté d’affirmer dimanche que l’aviation ukrainienne avait frappé la veille «12 zones de concentration ennemie». Des missiles ukrainiens ont aussi visé «une pièce d’artillerie» ainsi qu’une autre «zone de concentration de force», a ajouté cette même source, sans fournir plus de détails. Ville clé de l’est de l’Ukraine, Lyssytchansk est tombée aux mains des forces russes au cours de l’été 2022, tout comme sa ville jumelle de Sievierodonetsk, après une des plus brutales batailles que l’Ukraine a connues depuis le début de l’offensive.

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