Mission accomplie. Boris Johnson laissera une trace. Et même une photo en noir et blanc, encadrée, qui ornera le mur de la célèbre cage d’escalier du 10, Downing Street. Elle sera même, pour un temps et un temps seulement, accrochée tout en haut. Au-dessus de celle de tous ses prédécesseurs, et de son héros Winston Churchill, dont il a écrit une biographie. A chaque fois qu’un locataire de Downing Street évacue les lieux, son portrait est accroché au mur et tous ceux de ses prédécesseurs descendent d’un cran dans l’escalier.
Mais au-delà de ce portrait, quel héritage laissera Boris Johnson, quatorzième Premier ministre de la reine Elizabeth II ? Celui de ses multiples mensonges, dont certains ont sans aucun doute permis le vote pour un Brexit qui, six ans après le référendum, n’est toujours qu’une coquille vide et compliquée ? Celui d’un pays affaibli depuis économiquement et profondément divisé, déconsidéré aussi sur la scène mondiale après ses tentatives de rompre les traités internationaux ? Il y a bien les Ukrainiens qui regrettent son départ, alors que le Royaume-Uni s’est montré l’un des plus fervents soutiens du pays contre l’invasion russe. Mais là encore, Boris Johnson a utilisé l’Ukraine pour détourner l’attention des multiples scandales qui ont émaillé son court mandat.