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Libération
Reportage

Bosnie : à Banja Luka, Dodik en appelle à la rue pour nier le génocide de Srebrenica

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Devant plusieurs milliers de personnes rassemblées dans la capitale des Serbes de Bosnie, le leader séparatiste, Milorad Dodik, fustige un projet de résolution de l’ONU visant à commémorer le massacre de 8 000 hommes en 1995 et évoque à nouveau son rattachement à la Serbie.
Des supporters brandissent des drapeaux serbes et russes lors du rassemblement "Srpska Is Calling You", à Banja Luka, le 18 avril. (Vladimir Zivojinovic/Libération)
publié le 19 avril 2024 à 12h39

Soudain, les roucoulades techno-folks crachées par les basses de la sono ont été recouvertes par des applaudissements. Léger mouvement de foule, regards tournés vers le milieu de la place, un cortège fend les rangs et les drapeaux serbes : le «sauveur», le «protecteur», le «combattant» arrive avec ses fidèles et ses gardes du corps, oreillettes aux tympans et nuques rasées.

Le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, va parler. Le festival anti-européen et anti-américain va commencer. L’air est frais ce jeudi soir à Banja Luka, la «capitale» de la Republika Srpska (RS), l’une des deux entités constituant la Bosnie-Herzégovine. Venues par cars entiers de Serbie et de la RS, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées au cœur du centre-ville, au pied du centre commercial Boska, massif vestige architectural à angles droits de la Yougoslavie titiste. Une majorité d’hommes, parfois âgés, mais également des femmes, parfois des couples et quelques rares familles venues passer un après-midi à la «capitale». Depuis plusieurs jours, des affiches, des clips en ligne avaient ouvert le bal : «Le 18 avril à 18 heures, la Republika Srpska vous appelle.» Dodik, le petit père du peuple des Serbes de Bosnie, avait également prévenu : «Si vous venez au rassemblement, vous aimez la RS,