Le grand massacre a été prémédité, planifié. Il était en germe depuis le printemps 1995 et la directive n° 7. En mars, Radovan Karadzic, président de la république serbe de Bosnie et commandant suprême de l’armée des Serbes de Bosnie, ordonne à l’état-major général de cette armée, commandé par Ratko Mladic, de «créer par des opérations de combat planifiées et bien conçues une situation invivable d’insécurité totale, ne laissant aucun espoir de survie ou de vie future pour les habitants de Srebrenica».
Après trois ans de guerre, la Bosnie-Herzégovine est alors ravagée par le conflit, minée par les divisions. Européens, Américains et Russes sont dans l’impasse militaire et diplomatique. Et les Casques bleus, avec un mandat inepte et lâche qui révèle avant tout leur impuissance, sont également pris au piège, voire abandonnés comme va le montrer la chute de l’enclave, pourtant déclarée «zone de sécurité» par les Nations unies en 1993.
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L’attaque de Srebrenica est à l’ordre du jour d’une réunion le 28 juin 1995. Ce jour-là, Karadzic, mais également Momcilo Krajisnik, président de l’Assemblée nationale de la République serbe de Bosnie, et Radislav Krstic, chef d’état-major du corps de la Drina, discutent de l’offensive à venir. Elle démarre le 6 juillet dans la nuit. L’opération, qui porte le nom de code «Krivaja 95», vise les villages env