En République serbe de Bosnie, la petite musique sécessionniste n’est pas nouvelle, mais elle est jouée de plus en plus fort. En l’espace de deux ans et demi, dans l’ombre de la guerre en Ukraine, le président de cette entité serbe intégrée à la Bosnie-Herzégovine a multiplié les décisions inquiétantes. Milorad Dodik a d’abord sapé l’autorité de la justice nationale, en remettant en question l’applicabilité du droit bosnien en Republika Srpska (RS), puis annoncé la création d’une armée autonome (qui n’a pas encore vu le jour). Enfin, au printemps, il a menacé de bloquer les institutions centrales et de se retirer du système fiscal si une réforme électorale était adoptée.
En juin, une étape supplémentaire a été franchie par la réunion d’une «Assemblée de tous les Serbes». Cette institution du passé, utilisée au Moyen Age pour prendre des décisions en réunissant noblesse et clergé, avait été brièvement ramenée à la vie par l’ancien président serbe Slobodan Milosevic à la fin des a