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Bilan

Brexit : deux ans après, ses bienfaits toujours absents

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Prix qui gonflent, paperasse, manque de personnel et négociations interminables : le Royaume-Uni commence à ressentir concrètement les effets, pour le moment tous négatifs, de sa sortie de l’Union européenne. Mais pour les politiques, le sujet reste tabou.
Des opposants au Brexit rassemblés devant le palais de Westminster, en février 2018. (Tim Ireland/AP)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 31 décembre 2022 à 8h56

Depuis son départ effectif de l’Union européenne, au 1er janvier 2021, le Royaume-Uni a dû faire face à une pandémie et à une grave crise économique et sociale. Trois Premiers ministres se sont succédé avec plus ou moins de succès, et le parti conservateur, au pouvoir depuis douze ans, s’est effondré dans les sondages. La livre sterling a chuté et de multiples secteurs se sont mis en grève, certains pour la première fois de leur histoire. Difficile, dans ces conditions, de démêler les effets du Brexit de la conjoncture internationale et de la grogne nationale – c’est en tout cas ce qu’affirme le gouvernement tory, qui refuse d’aborder frontalement le sujet et même de prononcer le mot «Brexit». Les analystes de l’Office for Budget Responsibility (organisme de surveillance officiel et indépendant), eux, sont pourtant clairs : leur dernier rapport affirme que le Brexit a eu un «impact négatif significatif» sur le commerce au Royaume-Uni, en «réduisant à la fois le volume global des échanges et le nombre de relations commerciales entre les entreprises» des deux côtés de la Manche. En tout, les relations commerciales du pays pourraient diminuer de 15 %.

L’impact global de la sortie de l’UE ne se révélera qu’au fil des ans, mais de plus en plus d’études économiques récentes tendent à montrer que le Brexit a