Au cœur des venelles du vieux Périgord, un «hello» sonore et chaleureux résonne. Dans l’encadrure de la porte du barber, Doug et Sion, deux Britanniques, se saluent avant de reprendre le chemin du travail. Au même moment, à une dizaine de mètres, quatre adolescents au fort accent anglais sortent d’une épicerie baptisée A Taste of Britain. Armé d’un paquet de crumpets, ces petites crêpes anglo-saxonnes à la texture aérienne, ils profitent d’une éclaircie pour aller se poser sous des arcades. «Draught English ale on sale here» («Bière pression anglaise en vente ici») précise un écriteau en terrasse. Au détour d’une ancienne ruelle, une affiche de cricket est placardée le long d’un mur en pierre lézardé. Rien de surprenant. A Eymet, petite bastide du sud de la Dordogne aux 2 600 âmes, environ un habitant sur cinq est britannique. Le département lui-même est surnommé «Dordogneshire», le comté de Dordogne, par les médias d’outre-Manche tant la destination est prisée par les sujets de Sa Majesté, notamment pour sa «douceur de vivre».
Derrière cette apparente quiétude, le stress est pourtant à son comble pour de nombreux résidents britanniques depuis le 1er janvier et la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union européenne. Cinq ans après avoir été voté, le Brexit est devenu réalité. S’ils veulent pouvoir