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Royaume-Uni

Brexit : sept ans de déception ?

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Alors que les conséquences catastrophiques de la sortie de l’Union européenne, votée le 23 juin 2016, se révèlent peu à peu, le ton a bien changé au Royaume-Uni.
A Southampton, en Angleterre, en 2022. Ceux qui paient les conséquences du Brexit sont les ménages et les employeurs qui manquent de 330 000 paires de mains dans les métiers les moins qualifiés, en raison de la fermeture des frontières. (Dan Kitwood/Getty Images via AFP)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 23 juin 2023 à 6h33

A vrai dire, on s’en doutait un peu. La démission du Premier ministre David Cameron au moment où les Britanniques décidaient à 51,89 % de sortir de l’Union européenne. Ses successeurs – quatre Premiers ministres en sept ans – qui ont tous buté sur les négociations avec Bruxelles. Le flou artistique autour de la forme que prendrait l’accord final de sortie de l’UE – «Brexit veut dire Brexit», disait Theresa May – sans qu’on sache jamais vraiment de quoi il en retournerait. Sept ans après le référendum du 23 juin 2016 qui a bouleversé l’histoire de leur pays, les Britanniques commencent enfin à se rendre compte de l’ampleur des dégâts provoqués par le Brexit, et à en parler ouvertement. Aujourd’hui, il n’y a guère plus que 32 % d’entre eux pour le défendre encore.

En 2016, les 17,4 millions d’électeurs qui disaient «non» à l’Europe avaient leurs raisons, souvent très diverses et pas toujours en relation directe avec l’UE : faire un bras d’honneur au gouvernement conservateur après des années d’austérité, protester contre l’immigration que la presse à scandale œuvre jour après jour à rendre toujours plus inquiétante, donner plus d’argent au système de santé, punir les bureaucrates de Bruxelles, favoriser les pays du Commonwealth…