Pas vraiment des messages de bienvenue. Selon le site suisse 24 heures, des tags hostiles à l’arrivée de Bruno Le Maire ont été retrouvés cette semaine dans l’université où le ministre de l’Economie et des Finances démissionnaire doit donner des cours de politique publique et de géopolitique à partir du lundi 23 septembre.
Des tags hostiles à l’arrivée de @BrunoLeMaire sur le campus de l'@unil https://t.co/RbGDL5sIE1 #Lausanne
— 24 heures (@24heuresch) September 19, 2024
Sur les murs de l’université de Lausanne, plusieurs messages ont été retrouvés, rapporte 24 heures : «Bruno, casse-toi !», «Bruno Marxiste des riches», «Bruno, pas la (sic) bienvenue», le très fleuri «Bruno, Le Maire de mon cul» ou encore «Bruno écrit des livres sur son zizi et coule l’économie de son pays. C’est ce que vous voulez nous apprendre ?», en référence à son roman Fugue américaine publié en 2023.
Après avoir démenti l’information son arrivée à Lausanne, le ministre l’avait finalement confirmé le 13 septembre, en même temps que l’annonce de son départ du gouvernement français, après sept ans à Bercy. Professeur invité au centre de recherche Enterprise for Society, Bruno Le Maire disait alors «se réjouir de participer» aux cours de l’université de Lausanne.
Le centre dans lequel va enseigner le ministre français «a pour but d’accélérer la transition vers une économie plus durable, inclusive et résiliente», rappelle le site suisse 24 heures. «Il est indispensable d’approfondir la réflexion pluridisciplinaire sur le financement de la transition énergétique et la lutte contre les inégalités économiques, avait réagi Bruno Le Maire à sa nomination. Je participerai avec enthousiasme à cette expérience inédite en Europe.»
«Aucun risque d’influence étrangère»
Au même moment, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a donné, ce jeudi 19 septembre, son feu vert au ministre pour devenir professeur en Suisse. Cette autorité administrative indépendante a précisé dans un avis n’avoir relevé «aucun risque d’influence étrangère».
Bruno Le Maire, qui continuera à résider en France, avait saisi la HATVP pour avis sur la compatibilité de ses fonctions ministérielles avec ses futures «activités d’enseignement dans le domaine de l’économie politique et des relations internationales», a-t-elle indiqué. Ces activités interviendraient «dans le cadre d’un programme commun délivré conjointement par les établissements d’enseignement Université de Lausanne, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et IMD International Institute for management via le centre de recherche Entreprise pour la société (E4S)», a-t-elle précisé.
Dans un discours dressant le bilan de son septennat à Bercy, à la mi-septembre, Bruno Le Maire, 55 ans, avait plaidé pour l’assainissement des finances publiques de la France, fortement détériorées. Le déficit public pourrait dériver à 5,6 % du PIB cette année (contre 5,1 % prévus le gouvernement sortant) et 6,2 % en 2025 (contre 4,1 %). L’objectif encore récemment réaffirmé par le ministre de réduire à 3 % le déficit d’ici à 2027, dans les clous européens, est jugé inatteignable par de nombreux observateurs, dont la Cour des comptes.