Menu
Libération
Reportage

«Ça me donne de l’espoir» : à Paris, l’Espace libertés ouvre ses portes aux russophones exilés

Article réservé aux abonnés
Dans le XIe arrondissement de Paris, un lieu accueille, depuis fin février, les russophones opposants au régime de Poutine. Parmi eux, de nombreux journalistes qui tentent de continuer à travailler en créant un semblant de normalité.
Arnold Khachaturov et Alyona Itskova de «Novaia Gazeta» à l'Espace libertés, dans le XIe arrondissement à Paris, le 28 février. (Clémentine Mariuzzo)
publié le 3 mars 2024 à 7h14

Le drapeau russe est accroché sur un mur blanc, immaculé. L’endroit hume encore la peinture fraîche. Il manque la couleur rouge – celle «du sang et de l’agression» selon l’association Russie libertés – et porte un message aussi simple qu’efficace : «Les Russes contre la guerre.» Avec quelques banderoles «Non à Poutine», ce drapeau plante le décor : ces bureaux flambant neufs cachent un repère d’opposants au Kremlin. Situé dans les locaux de l’association Groupe SOS, au cœur du XIe arrondissement de Paris, l’Espace libertés se veut lieu de travail, mais aussi refuge pour exilés.

«Cet espace sera réservé aux exilés russophones antiguerre. C’est une de nos valeurs communes», explique Olga Kokorina, la directrice du lieu. C’est en partie grâce à elle qu’en seulement deux semaines, cet espace a pu prendre vie, ce mardi 27 février. Son carré noir et son sourire impeccable illuminent ses yeux pétillants. Elle imagine déjà voir travailler ensemble «des journalistes, des chercheurs, des activistes, des associations» pour «œuvrer à une Russie et un monde meilleur».

Cette Russe, installée en France depuis vingt-sept ans, travaille pour l’Institut Andreï Sakharov, créé par l’opposant politique et ancien député Lev Ponomarev après l’invasion russe de l’Ukraine lancée le 24 février 2022. Pour ouvrir l’Espace libertés, l’institut collabore avec deux autres organisations, elles aussi, «porte-voix de la société civile russe» : l’associati