Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, estime ce mardi 19 novembre qu’un «sabotage» était certainement à l’origine des dégâts constatés lundi sur deux câbles de télécommunications passant en mer Baltique, entre la Finlande et l’Allemagne d’une part, la Suède et la Lituanie d’autre part – Stockholm confirme ce mardi qu’un second câble a été endormmagé. «Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident […]. Nous devons partir du principe […] qu’il s’agit de sabotage», a ainsi tranché Boris Pistorius, en marge d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles.
Reportage
La veille, les gouvernements allemand et finlandais ont évoqué la «guerre hybride» et la menace russe, en se disant «profondément préoccupés» après la rupture du câble sous-marin de télécommunication reliant leurs deux pays. Ce câble de 1 172 kilomètres, baptisé C-Lion1, relie Helsinki à Rostock, port de la Mer Baltique du nord-est de l’Allemagne, depuis 2016. Son opérateur, le groupe technologique finlandais Cinia, a annoncé qu’un «défaut» avait été détecté lundi, entraînant la coupure de toutes les connexions par fibre de ce câble. «Ce type de rupture ne se produit pas dans ces eaux sans impact extérieur», avait averti le groupe.
«Guerre hybride»
Les pays européens utilisent de plus en plus le terme de «guerre hybride» pour décrire les actions visant à leur nuire menées par Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022. Face à l’augmentation de ces attaques, l’ancien président finlandais Sauli Niinistö a appelé à mettre en place un service de coopération en matière de renseignement au sein de l’Union européenne, dans un rapport remis à la Commission fin octobre.
Récit
En octobre 2023, un gazoduc sous-marin entre la Finlande et l’Estonie avait dû être fermé après des dommages commis par une ancre provenant d’un cargo chinois. La Finlande a pourtant renforcé la surveillance des incidents en mer Baltique depuis le déclenchement de la guerre entre la Russie voisine et l’Ukraine. La rupture du câble de lundi n’est pas sans rappeler le sabotage en septembre 2022 des gazoducs russes Nord Stream en mer Baltique, jusqu’ici non élucidé. En août, le Wall Street Journal avait, lui, mis en cause l’ancien chef d’état-major ukrainien, une accusation qualifiée de «non-sens absolu» par Kyiv.
Mis à jour à 11 h 06 avec la confirmation par la Suède qu’un second câble sous-marin a été endommagé.