Carles Puigdemont l’a «promis», ce samedi 27 juillet : il rentrera en Espagne pour participer au débat d’investiture du prochain président de Catalogne, malgré le mandat d’arrêt émis contre lui. «C’est ce que j’ai promis de faire et c’est ce que nous allons faire […]. Donc, mon obligation est d’aller au Parlement [catalan] s’il y a un débat d’investiture. J’y serai», a affirmé l’indépendantiste catalan, en exil depuis 2017, lors d’une réunion de son parti, Junts per Catalunya («ensemble pour la Catalogne»), dans la localité française d’Amélie-les-Bains-Palalda (Pyrénées-Orientales), à 25 km de la frontière espagnole. L’ancien président catalan a ajouté espérer que, s’il rentrait, «les autorités évite [raient] ce qui serait une détention illégale, une détention arbitraire». L’indépendantiste estime qu’il devrait bénéficier d’une mesure de grâce en sa faveur.
C’était la première fois que Carles Puigdemont, qui a fui après la tentative de sécession avortée de 2017 de la Catalogne pour échapper à la justice espagnole, s’exprimait en public depuis le refus du Tribunal suprême espagnol, le 1er juillet, de le faire bénéficier de la loi d’amnistie pour les séparatistes catalans. Accusé de détournement de fonds et faisant l’objet d’une enquête pour haute trahison, le dirigeant de 61 ans pourrait être arrêté s’il revient en Espagne. La décision de justice avait fait l’effet d’un coup de tonnerre car la loi d’amnistie, âprement négociée afin de permettre à Pedro Sánchez de se maintenir au pouvoir, devait le concerner au premier chef.
Les socialistes ont remporté mi-mai une nette victoire aux élections régionales en Catalogne, lors desquelles les indépendantistes de Carles Puigdemont ont perdu leur majorité. Salvador Illa, le candidat socialiste à la présidence de la région, qui reste toutefois loin de la majorité, négocie avec l’autre grande formation indépendantiste Gauche républicaine de Catalogne (ERC), mais sans garantie de succès. Si le prochain président catalan n’est pas investi d’ici au 26 août, de nouvelles élections seront convoquées, possiblement en octobre.