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Après son passage express à Barcelone, Carles Puigdemont aurait réussi à quitter l’Espagne

Au lendemain de sa réapparition furtive à Barcelone, l’indépendantiste, qui a échappé à tous les dispositifs policiers mis en place pour l’interpeller, serait désormais hors d’Espagne.
Des policiers des Mossos d'Esquadra devant le Parlement régional de Catalogne, après l'arrestation de deux de leurs collègues dans le cadre d'une enquête sur les allées et venues du dirigeant séparatiste catalan Carles Puigdemont, à Barcelone le 8 août. (Lorena Sopena/REUTERS)
publié le 9 août 2024 à 12h40

Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont, qui a fait jeudi une réapparition éclair à Barcelone après sept ans d’exil à fuir les poursuites judiciaires, a réussi à sortir d’Espagne, selon son avocat. «Puigdemont se trouve en dehors de l’Etat», a déclaré sur Rac1 Gonzalo Boye, ce vendredi, sans plus de précisions. Jeudi soir, il avait déjà déclaré à la télévision publique catalane que Carles Puigdemont était «rentré chez lui» après son bref discours tenu près du parlement catalan dans la matinée.

La figure centrale de l’indépendantisme catalan avait annoncé son intention de prendre part au vote d’investiture du nouveau président de la région catalane, qui avait lieu ce jeudi. Il s’est finalement contenté de quelques tirades sur une tribune, devant des milliers de sympathisants, avant de s’éclipser discrètement, parvenant à déjouer le dispositif policier censé permettre son arrestation.

La Cour suprême en colère

Cette poursuite rocambolesque, qui a conduit au bouclage d’un grand nombre d’axes routiers à Barcelone et en Catalogne, n’aura jamais permis aux Mossos d’Esquadra, les forces de l’ordre catalanes, de retrouver la trace de Puigdemont. «Une humiliation insupportable», a déclaré sur X Alberto Núñez Feijóo, le leader du Parti populaire (PP, droite) et principal opposant au gouvernement socialiste de Pedro Sánchez.

Ce vendredi, la Cour suprême espagnole a décidé de se pencher sur le déroulement exact de ces opérations policières. Le juge Pablo Llarena, qui a émis le mandat d’arrêt visant Carles Puigdemont, réclame notamment des éclaircissements sur le dispositif policier «approuvé et mis en œuvre» à Barcelone pour comprendre son «échec», alors que deux membres des Mossos ont été arrêtés, suspectés d’avoir joué un rôle dans la fuite de Puigdemont.

Retour en Belgique

Toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt suite à la tentative de sécession avortée de la Catalogne en 2017, Puigdemont retournerait vers Waterloo, en Belgique, selon Jordi Turull, le secrétaire général de Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne). C’est dans cette ville proche de Bruxelles que le leader indépendantiste a passé la majeure partie de ses sept années d’exil.

Malgré la loi d’amnistie négociée par le Premier ministre Pedro Sánchez en échange du soutien du parti de Puigdemont à son gouvernement, ce dernier est toujours recherché par la justice espagnole. Très critiquée par l’opposition, cette loi d’amnistie est au cœur de multiples débats juridiques. Le 1er juillet, la Cour suprême a décidé qu’elle ne s’appliquait qu’à certains des délits reprochés au dirigeant.

Carles Puigdemont est «celui qui doit rendre public» l’endroit où il se trouve, a ajouté vendredi son avocat, assurant que son client prendrait la parole «aujourd’hui ou demain».