Menu
Libération
Guess who's back

Catalogne : Carles Puigdemont et son parti confirment son retour d’exil jeudi, à Barcelone

Le leader indépendantiste catalan, visé par un mandat d’arrêt en Espagne, a affirmé ce mercredi 7 août revenir dans sa région jeudi, jour du vote d’investiture du nouveau président du gouvernement régional.
Carles Puigdemont, à Amélie-les-Bains le 27 juillet 2024. (Idriss Bigou-Gilles /AFP)
publié le 7 août 2024 à 12h56

Il est en exil depuis sept ans. Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont a confirmé ce mercredi 7 août son intention de rentrer dans sa région jeudi. Pour l’occasion, son parti Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne) a convoqué une manifestation d’accueil le même jour, près du Parlement régional à Barcelone. Le rassemblement est prévu à 9 heures, soit une heure avant le début annoncé du vote d’investiture du nouveau président de la Generalitat – le gouvernement régional catalan – qui devrait être le socialiste Salvador Illa.

«Dans des conditions démocratiques normales, il serait inutile qu’un député comme moi annonce son intention d’assister à la séance, cela n’aurait aucune importance», a déclaré dans une vidéo publiée sur X (ex-Twitter) Carles Puigdemont, qui a fui l’Espagne pour échapper aux poursuites après sa tentative de sécession avortée de 2017. «Mais nous ne vivons pas dans des conditions démocratiques normales», a-t-il poursuivi, évoquant son cas et celui d’un autre député indépendantiste.

«D’abord parce que nous sommes confrontés à une longue persécution pour avoir permis aux Catalans de voter lors d’un référendum. Et deuxièmement, parce que la Cour suprême refuse d’obéir à la loi d’amnistie approuvée et en vigueur […]. Ce défi doit être relevé et affronté. C’est pourquoi nous avons pris le chemin du retour depuis l’exil», a-t-il ajouté. Ces derniers jours, Carles Puigdemont avait déjà laissé plusieurs fois entendre qu’il rentrerait en Catalogne pour assister au vote d’investiture de jeudi.

«Il n’y a pas d’autre chemin vers la normalité démocratique que la fin de la répression politique»

Malgré la loi d’amnistie négociée fin mai par le Premier ministre Pedro Sánchez en échange du soutien de son parti Junts per Catalunya à son gouvernement, le leader indépendantiste catalan est toujours visé par un mandat d’arrêt en Espagne. Très critiquée par l’opposition, cette loi est au cœur de multiples débats juridiques. Le 1er juillet, la Cour suprême a décidé qu’elle ne s’appliquait qu’à certains des délits reprochés au dirigeant indépendantiste, ouvrant la voie à sa possible détention provisoire.

«Je suis convaincu qu’il n’y a pas d’autre chemin vers la normalité démocratique que la fin de la répression politique, fin envisagée dans la lettre et dans l’esprit de la loi d’amnistie», a encore ajouté Carles Puigdemont dans sa vidéo, enregistrée devant un drapeau catalan et un drapeau européen. «Nous ne pouvons pas rester silencieux face à l’attitude de rébellion dans laquelle se sont livrés certains juges de la Cour suprême», a-t-il assuré.