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¿Hablas español?

Catalogne: dans les écoles, la route est langue pour le castillan

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Catalogne: vers l'indépendance?dossier
Devenue une affaire nationale, la décision de la justice catalane reconnaissant à un enfant de Canet de Mar le droit d’avoir au moins 25% de ses cours en espagnol est à l’origine d’un nouvel affrontement entre les indépendantistes et le pouvoir central.
Manifestation pro-catalane devant l'école Turò del Drac, à Canet de Mar (Catalogne) le 10 décembre. (David Zorrakino/Europa Press via Getty Images)
publié le 17 décembre 2021 à 17h54

Un enfant catalan de 5 ans a réveillé toutes les haines. Autour de lui et de sa famille – dont l’identité n’a pas été dévoilée pour des raisons de sécurité – se cristallise un affrontement autour de la délicate question de la langue dans cette région (presque entièrement) bilingue. C’est devenu «l’affaire Canet». Dans cette petite ville du littoral située au nord de Barcelone, l’école Turò del Drac s’est retrouvée au cœur d’une guerre linguistique : le 9 décembre, les parents d’un élève ont obtenu gain de cause après du tribunal supérieur de justice catalan (TSJC), qui a confirmé leur droit à ce que leur progéniture reçoive 25 % de ses cours en espagnol. Or, aussitôt, la majorité des professeurs et des parents d’élèves de cet établissement ont orchestré une levée de boucliers contre cette décision de justice.

A leurs yeux, seul prévaut l’«immersion linguistique» qui, dans la pratique, signifie que tout l’enseignement se fait en catalan, à l’exception des cours d’espagnol. Plusieurs manifestations ont eu lieu devant l’école de Canet de Mar, voire devant le domicile de la famille honnie. Sur les murs de l’établissement, on peut lire ces tags : «La llengua no es toca» («On ne touche pas à la langue») ou «En Canet volem clase en català» («A Canet, nous voulons les cours en catalan»). Sur les réseaux sociaux, les menaces de tout