Ils étaient des dizaines de milliers sur la vaste place Tandogan, dans le centre d’Ankara. Au moins 50 000 personnes, selon le principal parti d’opposition turc, le CHP, ont participé ce dimanche 14 septembre à une grande manifestation à la veille d’une possible destitution par la justice de la direction de la formation politique adverse de l’AKP du président Erdogan.
Les manifestants agitaient des drapeaux turcs et portant des tee-shirts à l’effigie du père fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk.
Dans un discours à la tribune, le chef du CHP, Ozgür Ozel, a déclaré que la foule était présente pour «s’opposer au coup d’Etat» judiciaire selon lui fomenté contre son parti. «Ce gouvernement ne veut pas de démocratie. Il sait qu’il ne peut pas gagner les élections s’il y a la démocratie. Il ne veut pas la justice : il sait que si la justice est rendue, il ne pourra pas dissimuler ses crimes», s’est-il exclamé.
Une affaire judiciaire destinée à affaiblir le CHP ?
L’audience de lundi devant un tribunal de la capitale turque vise à annuler les résultats du congrès du CHP de novembre 2023, au cours duquel Ozgür Ozel avait été élu, pour fraude électorale.
Les critiques affirment que cette affaire judiciaire est destinée à affaiblir le CHP, le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une large victoire face à l’AKP du président Recep Tayyip Erdogan aux élections locales de 2024 et qui progresse dans les sondages.
«Erdogan, avez-vous déjà vu la place Tandogan comme ça ?» a interrogé Ozgür Ozel dans son discours. Face à lui, les manifestants scandaient : «Erdogan, démission !»