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Chantier

«Ce sera une opération très longue» : à Rome, un ouvrier pris au piège après l’effondrement d’une tour médiévale en travaux

La Torre dei Conti a subi deux effondrements ce lundi 3 novembre. Si trois ouvriers ont pu être évacués, dont un dans un état critique, un autre n’a toujours pas pu être exfiltré par les pompiers.

Des pompiers sur le site après l'effondrement d'une partie de la tour médiévale Torre dei Conti, près du Forum, dans le centre historique de Rome, ce lundi 3 novembre 2025. (Tiziana Fabi/AFP)
Publié aujourd'hui à 17h16, mis à jour le 03/11/2025 à 22h16

Une tour médiévale en cours de rénovation en plein cœur de Rome s’est partiellement effondrée ce lundi 3 novembre, piégeant un ouvrier dans les décombres. C’est en fin de matinée qu’une portion de la façade de la Torre dei Conti s’est effondrée, projetant des gravats dans la rue et une colonne de poussière dans les airs. La tour se trouve dans un quartier très touristique de la capitale, près des forums impériaux et du Colisée.

«C’est une situation très complexe pour les pompiers car une personne est piégée à l’intérieur», a déclaré aux journalistes le préfet de Rome, Lamberto Giannini, qui a précisé : «Il y a des signes qu’il est encore en vie mais nous ne connaissons pas son état.»

L‘ouvrier bloqué, «conscient», est de nationalité roumaine, a indiqué le ministère roumain des Affaires étrangères. Trois autres ouvriers ont, eux, pu être évacués, dont un dans un état critique, a recensé un porte-parole des pompiers.

Une autre partie de la tour, haute d’une trentaine de mètres, s’est effondrée deux heures plus tard dans un nuage de poussière et de débris.

Grues et drone

Après le premier effondrement, les pompiers ont réussi à «mettre en place une protection» autour de l’homme piégé, de sorte que lors du second effondrement, «ils l’ont évidemment protégé», a relaté Lamberto Giannini.

Alors que la poussière était encore en suspension dans l’air, les pompiers ont utilisé des grues pour atteindre les fenêtres de la tour, tandis qu’un drone entrait par une autre fenêtre pour une inspection.

«Ce sera une opération très longue car nous devons essayer de sauver la personne, mais aussi essayer de réduire les risques énormes auxquels sont confrontées les personnes qui tentent de mener à bien le sauvetage», a poursuivi le préfet.

Un ouvrier présent dans le bâtiment au moment où il s’est effondré, Ottaviano, 67 ans, a expliqué qu’il s’était échappé par un balcon. «Ce n’était pas sûr. Je veux juste rentrer chez moi», a-t-il témoigné auprès de l’AFP, ses vêtements encore couverts de poussière.

Travaux presque achevés

Les effondrements de lundi ont touché un contrefort et une partie de la base de la tour, puis une partie de la cage d’escalier, a regretté la direction des biens culturels de Rome dans un communiqué. La phase de travaux lancée en juin 2025, qui comprenait notamment le désamiantage, était par ailleurs pratiquement achevée.

Des analyses effectuées avant le début des travaux avaient «confirmé les conditions de sécurité nécessaires pour procéder aux interventions sur les plafonds», selon la direction des biens culturels. La Torre dei Conti, qui date du début du XIIIe siècle, était fermée depuis 2007 et bénéficie pour sa restauration d’une enveloppe importante du plan de relance européen.

En début d’après-midi, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a de son côté commenté l’évènement sur Telegram en le liant à la politique italienne de soutien à l’Ukraine. «Tant que le gouvernement italien continuera à gaspiller inutilement l’argent de ses contribuables [en faveur de l’Ukraine, ndlr], toute l’Italie s’effondrera : de l’économie aux tours», a lancé Maria Zakharova.

En réaction à ces propos, le gouvernement italien a convoqué l’ambassadeur russe à Rome. «Ces déclarations sont honteuses, inacceptables dans un pays civilisé», a commenté le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, lundi soir devant des journalistes. «Nous soutenons l’Ukraine mais cela ne nous a pas empêchés de témoigner notre solidarité lorsque le peuple russe rencontrait des problèmes. Nous exigeons le même respect de la part de personnes qui, manifestement, ne savent pas ce que signifie le respect.»

Mise à jour à 22 h 04 avec la réaction de la direction des biens culturels de Rome, et la polémique après la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères