Des maisons modestes et souvent vides, des jardins vivriers et des poules en liberté sur les chemins en terre. A première vue, Gjadër offre le visage typique des campagnes albanaises. Mais depuis quelques semaines, le bruit des tractopelles résonne en continu dans ce village situé à 80 kilomètres au nord de Tirana. Des grilles et des barrières surveillées ont été installées le long de la rivière, et on aperçoit des panneaux en italien sur des préfabriqués. C’est ici, au milieu des champs de cette Albanie déshéritée, que Giorgia Meloni esquisse un pan crucial de sa politique migratoire. Mais le centre de rétention pour migrants que la présidente du Conseil italien fait construire crispe les habitants.
«Personne ne nous a demandé notre avis. L’Etat décide tout seul, et il se fiche de l’avis du peuple, s’agace Armando 31 ans, l’un des rares villageois qui acceptent de s’exprimer. Mais qu’est-ce qu’on a à gagner avec ces camps ? Tout le village est inquiet. Notre Premier ministre n’est pas capable de nous aider, mais il veut aider des Africains et des gens du monde entier. Mais l’Italie n’a pas de terrains pour faire ça chez elle ? Ces camps répondent juste aux intérêts des politiciens.»
Signé en novembre 2023, l’accord bilatéral d’une durée de cinq ans pr