Dans le nord du centre-ville de Londres, le Regent’s Canal s’écoule doucement. Le long cours d’eau et son chemin de halage, qui traversent le nord de la ville d’ouest en est, fait le bonheur des locaux et des touristes. Une balade bucolique bardée de grands arbres, où l’on aperçoit des canards, cygnes et autres poules d’eau. Là, des dizaines de péniches colorées, amarrées à la queue leu leu, parfois deux par deux, complètent le tableau. Sous cette apparente tranquillité couve pourtant la colère grandissante des habitants de ces logements flottants contre l’association en charge des canaux et rivières en Angleterre, Canal & River Trust (CRT).
Depuis des mois, une majorité de pénichards, regroupés derrière l’organisation National Bargee Travellers Association, s’opposent en effet au projet de réorganisation des politiques d’amarrage, qui prévoit notamment la création d’écozones. Dimanche, un «pique-nique» de protestation se tenait d’ailleurs à Hackney, dans l’est de Londres, l’un des quartiers traversés par le Regent’s Canal.
Présentées en 2018, et en période d’essai depuis deux ans, ces zones écologiques ont été imaginées pour faire face à la multiplication des péniches résidentielles et à la pollution de l’air qu’elles engendrent, détaille la CRT sur son site internet. Entre 2010 et 2020, les achats de péniche ont doublé. On compte actuellement plus de 4 000 habitations flottantes à Londres. La raison de cette ruée : la crise immobilière. Dans