Elles trônent au bord de la route, sculpturales et intimidantes, les huit tours de refroidissement de la centrale électrique de Ratcliffe-on-Soar. Pendant plus de cinquante ans, elles ont craché leur vapeur d’eau comme une usine à nuage, alimentant jusqu’à 2 millions de foyers à leur acmé. Les voilà fermées, obsolètes, des mausolées d’un autre temps à la gloire du charbon roi. La toute dernière des centrales électriques à charbon du Royaume-Uni fermera dans la nuit du lundi 30 septembre, faisant basculer le pays dans une nouvelle phase de décarbonisation de sa production énergétique.
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Dans la région, l’événement fait parler. Mais, signe d’une activité qui a perdu de sa pertinence depuis plusieurs années déjà, c’est du changement dans le paysage dont on s’inquiète. «La centrale, c’est un repère. Quand je rentre chez mes parents et que j’aperçois les tours, je sais que je suis presque arrivé. Ça sera bizarre quand elles ne seront plus là», sourit Anthony, qui a grandi dans le village. Il l’entrevoit depuis les hauteurs de Nottingham où il habite désormais, à une quinzaine de kilomètres de là. «Jusqu’à récemment, on voyait les longs trains d’approvisionnement passer, mais ça aussi, c’est fini», abonde John, 38 ans, qui a failli s’y faire embaucher en sortant de l’école, et se réjouit aujourd’hui d’avoir choisi une autre voie. Par ici, plus