Ils ne s’attendaient pas à tant. Des archéologues danois ont découvert un site préhistorique, remontant certainement à la fin du néolithique, il y a quelque 4 000 ans, dont la structure rappelle le très célèbre Stonehenge et son voisin Woodhenge en Angleterre. La structure, un cercle d’un diamètre d’environ 30 mètres, se compose de quelque 45 pieux en bois placés à environ deux mètres les uns des autres. Elle a été mise à nu lors de travaux pour la construction d’un lotissement à Aars, dans le nord du pays.
«C’est une découverte unique dans une vie», a déclaré Sidsel Wåhlin, conservatrice au musée de Vesthimmerland, dans un mail envoyé à l’AFP ce mardi 25 février. «Plusieurs petits cercles de bois ont été découverts à Bornholm (île danoise située au sud de la Suède), que l’on croyait être des temples solaires en raison des nombreux disques solaires en pierre qu’on y trouve, a-t-elle poursuivi. A ma connaissance, c’est le premier de ce type plus grand que nous pouvons étudier correctement.»
Tout a commencé par la découverte d’un riche hameau du début de l’âge du bronze danois (1700-1500 avant JC) et une tombe de notable contenant une épée en bronze, a expliqué la scientifique. «Lorsque mon collègue et moi-même avons ouvert une nouvelle section des fouilles, la maison et la clôture qu’on comptait découvrir se sont rapidement révélées être l’entrée d’une structure légèrement ovale très bien planifiée.»
Recherche d’un plus petit cercle et de dépôts rituels
L’archéologue et ses collègues ont commencé lundi des fouilles plus poussées pour dater la structure, déterminer sa durée de vie et sa fonction. «Nous recherchons des dépôts rituels, comme des pointes de flèches en silex ou des poignards. Nous mettrons en place une stratégie d’échantillonnage massive», a détaillé Sidsel Wåhlin, dont l’attention se portera aussi sur l’intérieur du cercle pour identifier un potentiel cercle plus petit, sur le modèle britannique.
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Le cercle de bois est situé dans un environnement bien connu des archéologues qui comprend aussi un petit cercle de bois, qui n’a jamais fait l’objet de fouilles, et un site funéraire important avec des tumulus (grands amas artificiels de terre ou de pierres élevés au-dessus d’une sépulture), datant de la fin du néolithique.
Pour Sidsel Wåhlin, les fouilles vont permettre d’expliquer les liens qu’entretenait la région avec d’autres peuples d’Europe de la culture campaniforme (une culture qui se développa en Europe ainsi qu’en Afrique du Nord approximativement au cours du IIIᵉ millénaire avant notre ère, et qui doit son nom aux gobelets céramiques en forme typique de cloche retrouvés dans les sépultures). «Cette partie du Danemark a une forte influence de la culture campaniforme également dans la poterie, les tombes d’archers. […] Ce cercle indique actuellement une forte connexion avec le monde des Henge [Stonehenge, Woodhenge, ndlr] britanniques», souligne la chercheuse.