Menu
Libération
Reportage

«Chaque jour, c’est de plus en plus dur» : en Belgique, demandeurs d’asile et associations dénoncent le durcissement de la politique migratoire

Réservé aux abonnés

Bruxelles a adopté une série de mesures depuis début août pour limiter l’accueil sur son territoire. Face à cette politique, des exilés et associations décrivent «une fabrique à sans-abri» et tirent la sonnette d’alarme.

Près de 40 000 demandes d’asile ont été déposées sur le sol belge en 2024. (Robin Utrecht/ANP. AFP)
Publié le 03/09/2025 à 13h08

Les yeux encore gonflés, Ali s’extirpe de sa tente, des vêtements sous le bras. Chaque matin, le rituel est le même. Epaulé par ses parents et sa petite sœur, l’homme de 23 ans range les couvertures, retire les arceaux et replie minutieusement les deux tentes grises. En quelques minutes, toutes leurs affaires sont entassées dans quatre sacs-poubelle. Depuis dix jours maintenant, la famille originaire d’Afghanistan dort ici, juste devant la porte d’entrée du Hub humanitaire, un centre d’accueil de jour situé dans le nord de Bruxelles qui distribue entre autres des repas et des produits d’hygiène.

Arrivés en Grèce en 2023, les quatre membres de la famille ont d’abord passé deux ans à Athènes, où ils ont obtenu l’asile. Mais là-bas, la situation était «affreuse», martèle Ali. Alors le 22 août, ils sont arrivés sur le sol belge. Directement, la famille introduit une demande de protection auprès de Fedasil, l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. Mais sur place, c’est la douche froide. «Ils nous ont dit qu’on ne pouvait pas être hébergés, parce qu’on a des papiers grecs.» Ce soir-là, pour la première fois de leur vie, Ali et sa famille dorment dans la rue.

Liste d’attente pour les hébergements d’urgence

En cause, une série de nouvelles dispositions, entrées en vigueur début et mi-août en Belgique. Parmi elles, un durcissement des conditions de regroupement familial, mais aussi