Menu
Libération
Egalité

Commission européenne : le patriarcat a de beaux jours devant lui à Bruxelles

Article réservé aux abonnés
La nouvelle Commission, qui doit entrer en fonction à la fin de l’année, risque d’enregistrer un net recul paritaire : moins d’un tiers des noms proposés par les Etats sont des femmes.
Sur les 22 pays ayant déjà désigné leur candidat, seuls cinq ont nommé une femme : l’Espagne, l’Estonie, la Croatie, la Finlande et la Suède (auxquels il faut ajouter l’Allemagne de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen). (Johannes Simon/Getty Images. AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 27 août 2024 à 20h18
(mis à jour le 30 août 2024 à 12h40)

Le symbole est terrible pour une Union européenne qui a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes l’une de ses valeurs fondamentales au point de la faire figurer dans l’article 2 de son traité fondateur. En effet, la Commission qui entrera en fonction à la fin de l’année comptera probablement entre 26 % et 33 % de femmes (soit entre 7 et 9 au maximum sur 27 commissaires), loin de la quasi-parité de la Commission sortante (14 hommes et 13 femmes). Cela représente un bond en arrière sans précédent, puisqu’il faut remonter à l’exécutif dirigé par le Luxembourgeois Jacques Santer (1995-1999) pour retrouver une proportion aussi faible (5 femmes sur 20 commissaires, soit 25 %)… Même au Parlement européen élu en juin, la proportion de femmes a diminué pour la première fois depuis 1979, même si c’est dans une proportion moindre (38,75 % soit contre 40 % dans l’Assemblée sortante).

Une promotion de l’égalité entre les sexes très variable selon les pays

En première analyse, cette situation ne peut être imputée à l’Allemande Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission