Pas de place à la suspicion. Volodymyr Zelensky a renvoyé le chef de sa sécurité personnelle, deux jours après que les autorités ukrainiennes ont affirmé avoir déjoué un complot russe visant à assassiner le président ukrainien et plusieurs hauts responsables militaires. Le président ukrainien a signé un décret, publié jeudi 9 mai, pour «renvoyer Sergueï Leonidovich Rud de son poste de chef du Département de la protection de l’Etat de l’Ukraine».
Cette décision intervient après que les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont annoncé le 7 mai avoir «démantelé un réseau d’agents» des services de renseignement russes. Ces agents «préparaient l’assassinat du président ukrainien» sur ordre de Moscou. Dans un communiqué, les services ukrainiens avaient également déclaré que ces agents «supervisés» par les services secrets russes auraient ciblé d’autres «hauts représentants» des sphères militaires et politiques, comme le chef du renseignement militaire, Kyrylo Boudanov, et celui du SBU, Vassyl Maliouk. Les services secrets russes auraient notamment voulu recruter des militaires «proches du service de sécurité» du président Zelensky afin de le «prendre en otage et de le tuer», détaillaient les autorités ukrainiennes.
Au total, «deux colonels» travaillant pour le service d’Etat ukrainien assurant la sécurité de hauts responsables ont été arrêtés. Tous deux auraient été recrutés par le FSB avant l’invasion russe de l’Ukraine en 2022. L’un des membres de ce réseau supposé se serait également procuré des drones et des explosifs. Aujourd’hui accusés de «haute trahison» et de «préparatifs pour un attentat terroriste», les suspects risquent la réclusion à perpétuité, a ajouté cette source.
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Des tentatives d’assassinat répétées
Les agents russes avaient prévu la «liquidation» cette semaine de Kyrylo Boudanov, crédité d’opérations militaires risquées sur le sol russe et dont la mort aurait été un «cadeau» à Vladimir Poutine pour son investiture, mardi 7 mai, d’après le SBU. Selon cette même source, l’un des colonels arrêtés avait pour tâche d’observer un bâtiment où Boudanov devait arriver en voiture et transmettre cette information au FSB pour que Moscou frappe le site avec un missile. Le suspect devait recevoir une rémunération comprise entre 50 000 et 80 000 dollars.
L’Ukraine a dénoncé à plusieurs reprises des tentatives d’assassinat contre son président, d’autres hauts responsables ou leurs proches. Par exemple, en avril, un homme soupçonné d’aider le renseignement russe à préparer un attentat contre Volodymyr Zelensky avait déjà été arrêté en Pologne. La Russie a été accusée à maintes reprises d’empoisonner des adversaires du Kremlin, dans le pays comme à l’étranger, mais elle a toujours nié ces allégations.