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Au deuxième jour de conclave, les cardinaux ont élu un nouveau pape

Pape Léon XIVdossier
Après un premier vote non conclusif mercredi soir, les cardinaux n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le nom du successeur du pape Français lors des deux votes de la matinée de ce jeudi 8 mai.
Il était près de midi lorsque la fumée noire est à nouveau sortie du toit de la chapelle Sixtine à Rome, le 8 mai 2025. (Hannah McKay/REUTERS)
publié le 8 mai 2025 à 12h08
(mis à jour le 8 mai 2025 à 18h28)

Sur le papier, le programme est simple : deux votes le matin, deux votes l’après-midi. Bim, bam. Le boum - le choix du nouveau pape chargé de conduire spirituellement 1,4 milliard de catholiques dans un monde sacrément tourmenté - c’est éminemment complexe, est finalement arrivé jeudi 8 mai en toute fin d’après-midi. Une immense clameur a parcouru la foule de plusieurs milliers de personnes rassemblées place Saint-Pierre au Vatican après l’apparition de la fumée blanche annonçant l’élection. Les cloches de la basilique Saint-Pierre ont sonné à toute volée, tandis que la foule continuait de crier son enthousiasme en applaudissement.

Les cardinaux chargés d’élire le successeur du pape François s’étaient enfermés de nouveau dans la chapelle Sixtine jeudi matin après un premier tour de scrutin non conclusif mercredi soir. Aux alentours de midi jeudi la fumée noire s‘était à nouveau élevée de la fine cheminée installée sur le toit de l’édifice. La fumée blanche arriver sur les coups de 18 heures.

Secret sur toutes les délibérations

La veille, la fumée était apparue vers 21 heures. Cet horaire étant peu commun, bien plus tardif que ce à quoi l’histoire des conclaves récents avait habitué les vaticanistes, les 5 000 journalistes et les milliers de personnes réunies sur la place Saint-Pierre se sont perdus dans les conjectures.

Erreur de scrutin, guerre de tranchées, malaise d’un participant, discours trop longs, on ignore tout de ce qui se passe entre les 133 cardinaux électeurs, qui ont juré le secret sur toutes les délibérations. Ceci dit, le premier tour de conclave sert surtout à jauger les forces en présence mais l’absence d’un nom à la fin de la journée a suscité la déception des fidèles.

«Les alliances se créent, se mélangent et se défont», assurait jeudi le quotidien italien Corriere della Sera. Il Messaggero titrait, lui, sur des cardinaux «à la recherche d’un souverain pontife d’union».

Dans ce qu’il qualifie de «référendum» sur l’Italien Pietro Parolin, la Stampa estimait pour sa part que «les premiers votes au Conclave deviennent un décompte sur le secrétaire d’Etat. Si les scrutins se prolongent au-delà de [vendredi], il faudra que des candidats de compromis concilient progressistes et conservateurs».

Les paris en ligne vont bon train sur l’identité du futur souverain pontife : des Italiens Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa au Maltais Mario Grech en passant par l’archevêque de Marseille, le Français Jean-Marc Aveline, ou le Philippin Luis Antonio Tagle, plusieurs noms ont émergé parmi les «papabili», considérés comme favoris.

Tout le cérémonial ancestral diffusé en mondovision depuis mardi a un prix. En 2005, la mort du pape Jean-Paul II et l’élection de son successeur Benoît XVI avaient pesé pour 7 millions d’euros dans les finances déjà fragiles du Vatican, selon le bilan publié par le Saint-Siège.

Mais d’une année à l’autre, le Vatican fait preuve de plus ou moins de transparence vis-à-vis de ses comptes, dont le déficit se creuse d’année en année. Après la renonciation de Benoît XVI en 2013, le Saint-Siège n’avait pas détaillé le coût du conclave ayant abouti à l’élection de François. Il avait seulement rapporté un déficit de 24 millions d’euros cette année-là.