Le conflit entre Israël et le Hamas donne des ailes factieuses à une poignée de fonctionnaires européens. Dans une lettre, datée du 20 octobre, adressée à Ursula von der Leyen et rendue publique, plus de 800 eurocrates (sur les 32 000 que compte la Commission, soit moins de 3 % du personnel), essentiellement du Service européen pour l’action extérieure de l’Union (SEAE), ont signé une lettre-pétition de trois pages qui critique violemment la solidarité que la présidente de la Commission a affichée avec le Premier ministre Benyamin Nétanyahou lors de son voyage impromptu en Israël, le 13 octobre. Elle a, en effet, proclamé le «droit» et le «devoir» d’Israël de se défendre, mais sans appeler à la retenue et au respect du droit humanitaire. C’est la première fois depuis 1958, à notre connaissance, que des fonctionnaires osent se désolidariser ainsi d’une prise de position politique de leur président. Une révolte qui montre qu’il y a quelque chose de pourri dans le royaume européen.
En effet, la fonction publique est tenue à un «devoir de réserve» qui lui interdit de prendre parti : ce n’est pas elle qui détermine la politique de l’Union, mais les responsables politiques qui ont à rendre des comptes, que ce soit devant leurs électeurs ou les institutions qui les contrôlent. Les fonctionnaires ne sont là que pour mettre en